Me Condé avait déjà signalé ses problèmes de santé lundi après-midi. Elle est assistée de la Britannique Me Grace Amakye. Les deux avocates contre-interrogent alternativement les témoins du parquet. Me Amakye avait contre-interrogé le septième témoin de l'accusation qui a terminé sa déposition lundi et c'était le tour de l'avocate principale de tester la crédibilité du témoin suivant.
Dénommé" GEE" pour protéger son anonymat, le témoin a affirmé qu'un jour D'avril 1994, l'accusé serait arrivé à la paroisse protestante de Gikomero (préfecture de Kigali rural, centre du Rwanda), en compagnie de policiers et de militaires, à bord D'une camionnette de couleur blanche.
" Quand son véhicule est arrivé, les réfugiés se sont écriés en disant : nous allons mourir, Kamuhanda arrive!' C'est ainsi que J'ai su qu'il s'agissait de lui" a dit M GEE. "Il est sorti de son véhicule, je l'ai vu. C'est dans cette localité que je l'ai connu, c'est la première fois que je l'ai vu" a poursuivi le témoin, à qui il n'a pas été demandé D'identifier l'accusé au prétoire contrairement aux habitudes.
M. GEE, arrivé à Gikomero en quête de refuge après avoir été délogé à plusieurs endroits par des miliciens, a affirmé qu'environ quatre cent réfugiés Tutsis avaient cherché refuge à la paroisse de Gikomero, et qu'il en était le seul survivant, après avoir passé la nuit parmi les victimes. "Je ne connais pas un seul qui ait survécu à Gikomero" a-t-il affirmé.
Le témoin précédent avait évalué à trois mille les réfugiés tutsis à Gikomero, et avait affirmé qu'environ un millier avait péri sur place tandis que le reste avait fui "pour malheureusement aller être tué ailleurs".
Ce témoin avait également chiffré à quatre véhicules le convoi dont faisait partie Kamuhanda, mais M. GEE a indiqué que le véhicule de l'accusé était suivi de deux autres véhicules. Il ne lui a pas été demandé de décrire ces véhicules. l'interrogatoire principal a été mené par le représentant nigérian du parquet Ibukunolu Babajide. M. GEE ne sait ni lire ni écrire, a-t-il indiqué.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) présidée par le juge tanzanien, William Hussein Sekule, et composée en outre des juges Arlette Ramaroson de Madagascar, et Winston Churchill.Matanzima Maqutu du Lesotho.
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