17.09.2001 - TPIR/MEDIAS - PROCES AJOURNE JUSQU'AU 12 NOVEMBRE

Arusha, le 17 septembre 2001 (FH) - Le procès des anciens responsables des "médias de la haine" a été ajourné jusqu'au 12 novembre prochain, a-t-on appris lundi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le procès a été reporté pour faire place à celui du pasteur rwandais, Elizaphan Ntakirutimana, coaccusé avec son fils Gérard Ntakirutimana, qui comparaissent devant la même chambre de première instance.

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Le procès des Ntakirutimana s'ouvre mardi.

Le procès des médias concerne l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille Collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza. Ce dernier le boycotte depuis son ouverture sur le fond en octobre 2000, arguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement rwandais.

Le parquet a déjà cité trente témoins. Vendredi dernier, l'accusation a été autorisée à ajouter un témoin supplémentaire sur sa liste de base. Le parquet affirme qu'il s'agit D'un témoin-clé, qui devrait lui permettre de renoncer à six autres témoins "indisponibles".

Désigné par la lettre "X" pour protéger son anonymat, le nouveau témoin devrait déposer essentiellement contre Ferdinand Nahimana. Selon le parquet, le témoin dispose D'informations "de l'intérieur" sur l'implication présumée de l'accusé dans des activités de la milice Interahamwe et du parti connu pour sa virulence contre les Tutsis, la Coalition pour la défense de la République (CDR), ainsi que sur les relations entre la RTLM et Radio Rwanda.

Ferdinand Nahimana a dirigé l'Office rwandais D'information (ORIFOR) qui gérait les médias D'Etat dont Radio Rwanda, avant D'être un des promoteurs de la RTLM.

Le parquet a sollicité que le témoin X dépose à distance par vidéo-conférence. Le Tribunal a instruit le greffe de se renseigner sur la volonté réelle du témoin, afin que, si jamais il ne souhaitait pas se rendre à Arusha, il soit autorisé à déposer par vidéo-conférence à partir de la Haye aux Pays Bas.

Le témoin a par le passé collaboré avec le parquet pour traquer les Rwandais suspectés de génocide et bénéficie actuellement D'une protection dans un pays du Nord. Auparavant, il avait refusé de témoigner dans ce procès, mais il a par la suite changé D'avis, exigeant des mesures spéciales de protection. Il sera entendu à huis clos. Un des juges s'était opposé à ce que le parquet soit autorisé à citer le témoin X, mais il a été mis en minorité par ses pairs.

AT/PHD/FH (ME_0917A )