"Je me rappelle que je l'ai vu. J'ai reconnu son visage. Il est descendu du véhicule, il a levé ses bras en l'air, et s'adressant aux personnes qui étaient venues avec lui, les Interahamwe , il a dit 'travaillez' " a affirmé le témoin GAF, qui s'exprimait en sa langue maternelle, le kinyarwanda, mélangé par moments à de l'anglais.
Le témoin a déclaré qu'avant même que l'accusé ne donne l'ordre de tuer, "ses gens" avaient déjà tiré sur l'assistant du pasteur de la paroisse, Augustin Bucundura, un Tutsi, qui est mort sur le coup.
"Je dirai que c'est lui [Kamuhanda] qui a apporté les instruments utilisés pour le massacre" a poursuivi GAF." Je dis cela parce qu'avant son arrivée, rien ne s'était passé . Nous avions un centre de négoce où il y avait des Hutus, mais ils n'avaient rien fait. Avant son arrivée, il n'y avait ni fusils, ni grenades, ni massues, ni machettes dans la région" a expliqué le témoin.
Le témoin GAF a encore affirmé que l'accusé a quitté les lieux aussitôt après le début des massacres. Environ un millier de Tutsis auraient été tués à cet endroit. Au total trois mille personnes s'étaient réfugiées à la paroisse,.selon le témoin.
Le témoin a indiqué que lorsque les tueries ont commencé, "beaucoup de gens ont pu fuir pour aller malheureusement être tués ailleurs".
Jean de Dieu Kamuhanda est représenté par l'avocate guinnéenne Me Aicha Condé et une consoeur britannique, Me Grace Amakye. l'accusé entend présenter une défense D'alibi.
La déposition de GAF se poursuit lundi prochain.
l'ex-ministre est jugé par la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée en outre des juges, malgache Arlette Ramaroson et lesothan, Winston Churchill Matanzima Maqutu.
BN/AT/PHD/FH (KH_0913A)