27.08.2001 - TPIR/MEDIAS - NGEZE S'OPPOSE A CE QUE SA DEFENSE CONTRE-INTERROGE UN TEMOIN

Arusha 27 août 2001 (FH) - l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, a tenté de s'opposer à ce que ses avocats contre-interrogent un témoin de l'accusation, lundi, dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine", arguant que ce témoin n'a déposé contre lui. Hassan Ngeze a expliqué que le vingt-septième témoin du parquet n'a jamais évoqué son nom au cours de sa déposition devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et que par conséquent, il serait inutile que ses défenseurs lui posent des questions en vue de mettre en mal sa crédibilité.

1 min 53Temps de lecture approximatif

"Le témoin n'a pas mentionné mon nom. Donc je ne souhaite pas que quelqu'un lui pose des questions en mon nom [...] Je ne pense pas qu'il soit utile que quelqu'un pose des questions en mon nom et je sais pourquoi je dis cela", a plaidé Hassan Ngeze.

l'ancien journaliste a exigé qu'au cas où ses avocats seraient autorisés à contre-interroger ce témoin, il soit inscrit au dossier que c'est contre son gré.

Le Tribunal a accepté que les avocats de Ngeze procèdent au contre-interrogatoire, tout en prenant note des remarques formulées par l'accusé.

Hassan Ngeze a maille à partir avec les avocats commis D'office à sa défense par le greffe du TPIR, l'Américain Me John Floyd et le Canadien Me René Martel, dont il a souvent, par le passé, réclamé le départ. AujourD'hui il semble avoir échoué à les faire remplacer par des avocats qu'il payerait lui-même "avec le concours de ses amis".

Outre Hassan Ngeze, le procès des médias concerne l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille Collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.

Désigné par les lettres "BU" pour protéger son anonymat, le vingt-septième témoin a déposé uniquement contre Ferdinand Nahimana. La thèse avancée par BU est que les écrits de Ferdinand Nahimana étaient teintés D'exclusivisme.

Néanmoins, il est apparu, au cours du contre-interrogatoire, que le témoin n'était pas qualifié pour juger les oeuvres de Ferdinand Nahimana. Le témoin est diplômé en psychologie et en philosophie tandis que Ferdinand Nahimana est un historien de carrière. Le témoin a par ailleurs reconnu avoir lu plusieurs ouvrages de l'accusé simplement "en diagonale". Le témoin a loué une maison de Nahimana dans les années 1980.

Ferdinand Nahimana est défendu par l'avocat français, Me Jean-Marie Biju-Duval, et une consoeur anglaise, Me Diana Ellis.

Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, et comprenant en outre le juge norvégien, Erik Mose, et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.

AT/PHD/FH (ME_0827A )