09.07.2001 - TPIR/MEDIAS - HASSAN NGEZE NE S'EST PAS PRESENTE A l'AUDIENCE LUNDI

Arusha 9 juillet 2001 (FH) - l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, ne s'est pas présenté à l'audience, lundi, dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine" en cours devant le Tribunal pénal internatioinal pour le Rwanda (TPIR). l'avocat américain, Me John Floyd, conseil principal de Hassan Ngeze, a expliqué qu'il n'était pas au courant des raisons qui ont poussé son client à boycotter l'audience, ajoutant cependant qu'il avait appris que l'accusé avait adressé une lettre à la chambre.

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La présidente de la chambre, la juge sud-africaine Navanethem Pillay, a répondu à Me Floyd que "la chambre a constaté que votre client a comparu de manière intermittente au procès" et que cela figure dans le registre du greffe. "Les juges ne tiennent pas compte des correspondances des détenus surtout lorsqu'ils sont représentés par des conseils", a poursuivi la juge Pillay.

Dans une lettre adressée samedi dernier à la présidente de la chambre et dans laquelle il indique qu'il ne se présentera plus au procès, Hassan Ngeze demande le remplacement de ses conseils actuels par un avocat de permanence, comme cela avait été accordé récemment à un accusé qui comparaît devant une autre chambre, Arsène Shalom Ntahabari, un ancien étudiant, présumé chef milicien.

Hassan Ngeze reproche à Me Floyd et à son co-conseil canadien, Me René Martel, D'avoir notamment licencié deux enquêteurs de la défense et un assistant juridique, alors que ce sont eux qui connaissent le lieu de résidence des témoins à décharge, écrit-il.

Hassan Ngeze est en conflit avec ses avocats depuis plusieurs mois et demande qu'ils soient remplacés par des défenseurs qu'il payerait lui-même, avec le concours de ses amis. La chambre a demandé à Hassan Ngeze de convoquer les défenseurs de son choix à Arusha pour que la question de sa représentation soit réglée définitivement, mais il ne l'a pas encore fait.

Hassan Ngeze est coaccusé avec l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des Mille Collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, et l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.

Jean-Bosco Barayagwiza boycotte ce procès depuis son ouverture sur le fond en octobre 2000 et il est représenté par des avocats qu'il ne reconnaît pas.

Lundi, la chambre a entamé l'audition du vingt-sixième témoin de l'accusation. Désigné par les lettres "FY" pour protéger son anonymat, le témoin dépose à propos de la RTLM: Selon lui, la RTLM a D'abord diffusé de la bonne musique, ensuite, "elle montrait aux Rwandais ceux qu'elle appelait ennemis". M.FY a indiqué que la RTLM a mené une "guerre psychologique qui consistait à appeler à l'unité des Hutus".

Le parquet du TPIR allègue que la RTLM "a été utilisée pour diffuser des émissions conçues pour provoquer la haine inter-ethnique et pour inciter la population à tuer et à commettre des actes de violence et de persécution à l'encontre de la population tutsie et à l'encontre D'autres personnes en raison de leur appartenance politique."

AT/PHD/FH (ME_0709A)