25.06.2001 - TPIR/BUTARE - AUCUN N'A DE LECON A RECEVOIR DE l'AUTRE, SELON l'ACCUSATION ET LA DEFENS

Arusha 25 juin 2001(FH)- l'accusation et la défense, dans le procès "du groupe Butare", se sont lancées des propos peu courtois lundi, allant jusqu'à dire qu'aucune partie n'avait de leçon à recevoir de l'autre. Au cours D'une audience consacrée à la poursuite du contre-interrogatoire du premier témoin de l'accusation, le Jordanien Gandhi Shukri, qui dépose depuis le 12 juin, l'avocat burkinabé de l'ancien préfet Alphonse Nteziryayo, Me Frédéric Titinga Pacere, s'est révolté vigoureusement contre la façon de répondre de l'accusation qui venait de déclarer qu' "elle ne prend pas de leçon de la défense": La représentante italienne du parquet, Silvana Arbia, répondait à une question soulevée par l'avocate canadienne de l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine Pauline Nyiramasuhuko, relayée par son co-conseil le Canadien Me Guy Poupart, en rapport à une vidéo-cassette originale dont avait besoin la défense pour son contre-interrogatoire.

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Alors que l'accusation avait indiqué vendredi " que la cassette était en transit de Kigali vers Arusha, et qu'elle serait disponible vers quinze heures," Silvania Arbia a affirmé lundi que celle-ci n'allait pas être disponible avant mardi. "Alors que nous aurions envoyé nos assistants visionner la cassette, pendant que nous sommes en audience, l'on vient nous dire ici, sans toute pudeur, que la cassette sera disponible demain. Est-ce qu'il n'y a pas lieu de faire avec célérité ce qui aurait dû être fait selon les propos du procureur vendredi dernier" s'est notamment plaint Me Guy Poupart.

Silvana Arbia a répondu qu'il y avait eu "peut-être" des problèmes au niveau de la transmission de cette cassette, parce qu'à la base, "les documents à transmettre doivent être D'abord consignés" ajoutant que le parquet faisait tout ce qui est possible pour rendre disponible la cassette. Silvana Arbia a affirmé que des problèmes liés à la transmission de cette cassette ne découlent pas "du manque de diligence ou de la faute du procureur" et que "le procureur n'a pas à prendre de leçon de la défense".

"Il faut que nous soyons prudents avec les termes que nous utilisons" a répliqué sur un ton ferme Me Pacere, prônant le respect mutuel. "Si madame le procureur dit qu'elle n'a pas de leçon à recevoir de la défense, je dois dire qu'en contrepartie, la défense n'a pas non plus de leçon à recevoir de la part de madame le procureur", a déclaré pour sa part Me Pacere.

Le juge tanzanien William Hussein Sekule qui préside les débats a indiqué :"Dans l'intérêt de la justice et de la procédure en l'espèce et dans D'autres espèces, les parties devraient prendre en compte la courtoisie dans le cadre des observations qu'elles formulent".

Sont concernés par ce procès, outre Alphonse Nteziryayo et Pauline Nyiramasuhuko, première femme à être inculpée par un Tribunal international, son fils Arsène Shalom Ntahobali, un autre ancien préfet Sylvain Nsabimana ainsi que les ex-maires, de Ngoma Joseph Kanyabashi, et de Muganza, Elie Ndayambaje.

Le juge Sekule est assisté des juges, malgache Arlette Ramaroson, et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.

BN/AT/MBR/FH (BT_0625A)