Le substitut américain du procureur, Stephen Rapp, a informé la cour que le témoin "avait prié hier et en tant que bon musulman et il était arrivé à la conclusion qu'il ne pourrait pas témoigner au procès, parce que certains faits qui étaient dans sa déclaration n'étaient pas conformes à la réalité. De cette façon, nous ne sommes pas en mesure de le faire comparaître."
C'est la première fois qu'un témoin se désiste à déposer dans un procès alors qu'il est déjà arrivé au siège du Tribunal à Arusha. Le parquet a indiqué qu'il va déposer une requête en vue de lever les mesures de protection initialement ordonnées en faveur de cette personne, expliquant qu'elle n'avait plus le statut de témoin.
Désigné sous le pseudonyme "AAW", pour protéger son anonymat, le témoin devait déposer contre l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, un des coaccusés dans ce procès.
l'avocat américain de Hassan Ngeze, Me John Floyd, a demandé que le témoin soit retenu à Arusha jusqu'à mercredi afin qu'il décide s'il pourra l'utiliser dans la défense de son client.
Hassan Ngeze est coaccusé avec l'ancien promoteur de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges, norvégien Erik Mose et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.
La juge Pillay a regretté que le parquet n'ait pas contacté le témoin avant qu'il ne quitte sa résidence pour s'assurer qu'il maintenait ses déclarations.
AT/MBR/FH (ME_0625A)