21.06.2001 - TPIR/BUTARE - NTAHOBALI A CONTRE-INTERROGE LE PREMIER TEMOIN DU PARQUET

Arusha 21 juin 2001 (FH) - Arsène Shalom Ntahobali, un des accusés du groupe Butare (sud du Rwanda), a été autorisé à contre-interroger le premier témoin du parquet, jeudi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). l'ancien étudiant à l'Université nationale du Rwanda, présumé chef milicien, a passé la plus grande partie de la journée à tester la crédibilité de l'enquêteur jordanien Ghandi Shukri, qui avait présenté des photographies des sites des massacres allégués.

1 min 59Temps de lecture approximatif

Arsène Shalom Ntahobali est intervenu après son conseil principal, le Canadien D'origine haïtienne, Me René Saint-Léger. Arsène Shalom Ntahobali a récusé ses défenseurs actuels et proposé de se représenter lui-même en attendant la commission "potentielle" D'autres avocats. Le Tribunal ne s'est pas encore prononcé sur cette requête qu'il a plaidée vendredi dernier.

Mercredi soir, Arsène Shalom Ntahobali avait déclaré, au sujet de ses avocats, que "ce qu'ils vont dire ne va pas m'engager." Me René Saint-Léger est assisté de l'avocat américain Me James Michael Bailey dans la défense de Ntahobali. Le juge tanzanien William Sekule, qui préside les débats, a alors autorisé que Ntahobali pose des questions complémentaires à celles de ses avocats.

Lors du contre-interrogatoire, Ntahobali s'est particulièrement attaché à vérifier si le témoin pouvait reconnaître certains sites des crimes allégués, apparaissant sur des croquis et des photographies.

l' accusé avait visiblement des difficultés à s'exprimer en français, ce qui a amené le juge président à lui faire répéter certaines questions pour une meilleure compréhension. Arsène Shalom Ntahobali a posé des questions relativement aux angles de prises de vue, aux distances entre des localités, aux accompagnateurs du témoin sur des sites etc.

La représentante italienne du parquet, Silvana Arbia, a indiqué ,à un moment donné, que l'accusé allait au-delà de ce qui est permis dans le contre-interrogatoire, se plaignant de ce qu'il rentrait "dans la procédure D'enquête". Ntahobali avait à cette occasion voulu savoir si Gandhi Shukri payait ou non ses accompagnateurs, parmi lesquels se trouvent des témoins qui vont être cités par le procureur.

Le contre-interrogatoire de Ntahobali s'est déroulé dans la plus grande courtoisie et l'accusé a "remercié sincèrement" la chambre de lui avoir permis de le mener. Arsène Shalom Ntahobali est coaccusé avec sa mère, l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, les ex-préfets de Butare, Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo, ainsi que les ex-maires, de Ngoma Joseph Kanyabashi, et de Muganza, Elie Ndayambaje.

Le contre-interrogatoire mené par Ntahobali a été suivi par celui de l'avocat camerounais, Me Charles Tchakounte Patie, co- conseil de Sylvain Nsabimana ainsi que celui de Me Richard Perras, co-conseil D'Alphonse Nteziryayo. La parole avait été donnée en premier lieu à l'avocat canadien, Me Guy Poupart, co-conseil de Pauline Nyiramasuhuko. La défense estime que les photographies prises six ans après les faits ne reflètent pas la réalité. Le procès devrait se poursuivre vendredi matin.

AT/GA/PHD/FH (BT_0621A)