15.06.2001 - TPIR/BUTARE - NTAHOBALI DEMANDE LE REMPLACEMENT DE SES CONSEILS

Arusha 15 juin 2001 (FH) - Un des accusés du groupe Butare (sud du Rwanda), Arsène Shalom Ntahobali, a demandé le remplacement de ses avocats au cours D'une audience, vendredi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Ancien étudiant à l'Université nationale du Rwanda, présumé chef milicien, Arsène Shalom Ntahobali, est représenté par l'avocat canadien D'origine haïtienne, Me René Saint-Léger, et par un confrère américain, Me James Michael Bailey.

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Arsène Shalom Ntahobali a affirmé leur avoir retiré tout mandat de le représenter, déclarant :"Je n'ai plus confiance en eux. Je crois qu'ils sont en train de ne chercher qu'à me nuire en s'alignant du côté du procureur."

Plaidant le manque de professionnalisme et de loyauté des avocats à son égard, l'accusé a proposé de se représenter lui-même en attendant la commission potentielle D'un autre défenseur par le greffe du TPIR. "La présence, même passive [de ces avocats] dans mon procès me porte un préjudice irréparable", a soutenu Arsène Shalom Ntahobali.

Prenant la parole à son tour, Me René Saint-Léger, a reconnu qu'il y avait des problèmes de communication avec son client mais qu'ils devraient être résolus grâce notamment à la médiation de leur enquêteur commun. "Nous espérons très rapidement rétablir les liens de communications avec l'accusé", a assuré Me Saint-Léger. "Nous sommes des avocats professionnels. Ce n'est pas la première fois que nous rencontrons ce genre de situation. Nous sommes habitués à ce type de comportement" a -t-il poursuivi.

l'accusé est néanmoins resté campé sur sa position en déclarant : "M. le président, c'est mon procès, ce n'est pas le procès de l'enquêteur, ce n'est pas le procès de l'avocat". "Avec ces messieurs, je ne peux pas avoir la justice. Je préfère me représenter seul", a-t-il conclu.

Invité à prendre la parole, le parquet a demandé de rejeter la requête de l'accusé, expliquant qu'il n'y avait pas de circonstances exceptionnelles justifiant le remplacement des conseils. Le parquet a ajouté que compte tenu de l'état D'avancement du procès, un changement de conseils entraînerait le retard de la procédure.

Le procès du groupe Butate a commencé sur le fond mardi dernier et le parquet est en train de présenter ses moyens de preuves. Commentant la proposition de Ntahobali de se défendre lui-même, le parquet a déclaré :"Ce sont des accusations graves qui sont portées contre lui et nous pensons que l'accusé a besoin D'un conseil". Arsène Shalom Ntahobali avait auparavant signalé que la position du parquet n'était pas "surprenante" pour lui.

Outre Ntahobali, le procès du groupe Butare concerne l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, les ex-préfets de Butare, Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo, ainsi que les ex-maires, de Ngoma Joseph Kanyabashi, et de Muganza, Elie Ndayambaje.

Arsène Shalom Ntahobali avait D'abord été représenté par deux avocats français, Me Dominique Tricaud et Me Frédérique Poitte. "Ils ont démissionné de ce dossier, parce que, semble-t-il, la stratégie de la défense que je leur avais indiquée, n'était pas conforme à leurs convictions", a expliqué Ntahobali.

AT/PHD/FH (BT_0615A)