17.05.2001 - TPIR/CYANGUGU - UN TEMOIN CRITIQUE POUR SON IMPRECISION

Arusha, le 17 mai, 2001 (FH)- Un témoin à charge s'est vu reprocher de manquer de précision lors de sa déposition, mercredi, devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le témoin déposait dans le procès regroupant trois anciens dignitaires de la région de Cyangugu (sud-ouest du Rwanda).

1 min 40Temps de lecture approximatif

Désigné par les lettres "LCD" pour protéger son identité, le trente deuxième témoin de l'accusation a affirmé avoir assisté à l'exhumation des corps des victimes du génocide anti-tutsi de 1994, parmi lesquelles se trouvait son propre père tué en avril 1994.

Le père du témoin était parmi les personnes réfugiées au stade Kamarampaka de Cyangugu en avril 1994, a-t-il déclaré. Seize personnes auraient été enlevées du stade et plus tard exécutées sur ordre de l'ancien préfet de la place, Emmanuel Bagambiki, selon ce même témoin.

M.LCD a affirmé avoir reconnu le corps de son père, "parce que ma main, mes ongles ressemblent à ceux de mon père" a-t-il dit. Le témoin aurait par ailleurs reconnu un short que portait son père avant qu’il ne soit tué. Le corps du défunt avait été mutilé, a déclaré le témoin, qui a expliqué que les assaillants lui avaient tranché le cœur, les reins et les organes génitaux.

Lors du contre-interrogatoire, la défense a voulu notamment savoir si l’on avait procédé à la toilette des corps au lendemain de leur exhumation, le temps qui s’était écoulé entre les massacres et l’exhumation des corps, et si les corps exhumés avaient été déjà revêtus de nouveaux habits le jour où il a rencontré les enquêteurs du parquet au mois de mai 2000.

A toutes ces questions, le témoin s'est contenté de dire: "Ce sont des détails auxquels je ne peux pas répondre" ou "Je ne sais pas" ou encore "Je ne me souviens pas".

L’avocate camerounaise d’Imanishimwe, Me Marie-Louise Mbida, a alors soutenu que la déposition du témoin contenait des "contradictions graves".

Sont concernés par ce procès outre Emmanuel Bagambiki, l'ancien ministre des transports sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura, ainsi que l'ancien commandant de la garnison militaire de Cyangugu, le lieutenant Samuel Imanishimwe.

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) comprenant les juges George Williams de Saint Kitts et Nevis, le Russe Yakov Ostrovsky et le Slovène Pavel Dolenc.

GA/AT/PHD/FH (CY_0517A)