16.05.2001 - TPIR/MEDIAS - MALENTENDUS AUTOUR DU CONTRE-INTERROGATOIRE D’UN TEMOIN PAR UN ACCUSE

Arusha, le 16 mai 2001(FH)- L’autorisation accordée à un accusé de contre-interroger un témoin n’a pas été comprise de la même manière par toutes les parties, a affirmé, mercredi, un des avocats de la défense. L’avocate anglaise Me Diana Ellis, co-conseil dans le procès de l’ancien promoteur de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Ferdinand Nahimana, a indiqué que la décision des juges avait été mal comprise en raison des problèmes de traduction.

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Mardi, la chambre qui juge les anciens responsables des "médias de la haine", avait autorisé l’ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze, à contre-interroger le vingtième témoin du parquet en attendant que soit réglée définitivement la question de sa représentation par des défenseurs.

Hassan Ngeze souhaite le remplacement de ses défenseurs actuels, l ‘Américain Me John Floyd et le Canadien Me René Martel, par des avocats qu’il paierait lui-même, avec le concours de ses amis et collègues, a-t-il déclaré.

La présidente de la chambre, la juge sud-africaine Navanethem Pillay, avait invité les avocats et le parquet à émettre leurs commentaires avant qu’elle n’autorise Hassan Ngeze à contre-interroger le témoin, mais personne n’avait demandé la parole.

"Aucune partie n’avait compris votre invitation", a souligné Me Diana Ellis, expliquant que les propos tenus par la juge Pillay étaient "clairs en anglais mais pas en traduction" française.

La juge Pillay et Me Ellis s’expriment en anglais tandis que les avocats de la défense qui étaient présents à l’audience ainsi que le substitut du procureur en charge du dossier ce jour là sont des francophones.

Me Ellis a proposé que le parquet et Me René Martel soient entendus avant le début du contre-interrogatoire du témoin fixé jeudi matin. La chambre ne s’est pas encore prononcée sur la question.

Désigné sous le pseudonyme "EB" pour protéger son anonymat, le vingtième témoin du parquet dépose essentiellement contre Hassan Ngeze.

Le témoin a accusé l’ancien journaliste d’avoir participé aux massacres de Tutsis dans sa région natale de Gisenyi (nord-ouest du Rwanda).

Me Martel a d’abord tenté de faire rejeter la déposition de EB, arguant qu’elle était fondée sur des ouï-dire, mais il n’a pas eu gain de cause. Le Tribunal lui a suggéré de tester la crédibilité du témoin lors du contre-interrogatoire.