25.04.2001 - TPIR/SEMANZA - l'IVOIRIEN RENE DEGNI-SEGUI SERA LE DERNIER TEMOIN DU PARQUET

Arusha, le 25 avril, 2001 (FH) - Le dernier témoin du parquet dans le procès contre l'ancien maire de Bicumbi (préfecture Kigali rurale, centre-est du Rwanda) sera le professeur ivoirien René Degni-Ségui, a confirmé mercredi le substitut canadien D'origine nigériane du procureur, Chile Eboe-Osuji. Il s'exprimait au terme du contre-interrogatoire de l'avant dernier témoin, le professeur français André Guichaoua de l'Université des Sciences et Technologies de Lille entendu comme expert.

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René Degni-Segui était rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l'homme au Rwanda après le génocide de 1994. Il a déjà déposé un rapport au TPIR en prévision de son témoignage. Chile Eboe-Osuji a fait valoir que "compte tenu des difficultés de calendrier, ce rapport tiendrait lieu et place D'interrogatoire principal du témoin René Degni-Ségui", laissant entendre que le témoin ne se présentera à l'audience que lors du contre interrogatoire. La Cour a approuvé cette proposition.

Pendant le contre interrogatoire de l'avant-dernier témoin, le professeur Guichaoua, Me Taku a tenté de démontrer que le Front patriotique rwandais (FPR) au pouvoir à Kigali avait mis en place des mécanismes "visant à éliminer physiquement des personnalités de haut rang" avant le génocide. Me Taku voulait notamment savoir si le témoin avait connu certaines personnalités du FPR avant le génocide, provoquant de vives protestations du parquet.

"Je forme objection à ce genre de questionnement; où allons-nous", a lancé Eboe-Osuji. Le témoin s'est pour sa part contenté de dire: "Je refuse de répondre, je ne suis pas un auxiliaire de police." La Chambre a alors ordonné à Me Taku de se concentrer sur des questions relatives aux événements de 1994.

Mardi, le professeur Guichaoua avait déclaré que certains éléments qu'il avait recueilli lors de ses recherches au Rwanda avaient été confirmés par les témoins ayant comparu antérieurement, notamment concernant les massacres et les crimes de guerre perpétrés à Bicumbi et à Gikoro. Semanza est accusé D'avoir organisé et supervisé des massacres dans ces deux localités.

Le Tribunal va décider jeudi matin de la date à laquelle va reprendre l'audience , bien que soit une journée fériée.

Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée dans cette affaire par le juge russe Yakov Ostrovsky et comprenant en outre les juges de Saint Kitts et Nevis, Lloyd George Williams, et slovène, Pavel Dolenc.

Laurent Semanza répond de 14 chefs D'accusation de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité comprenant des viols.

GA/AT/PHD/FH (SE_0425B)