l'avocat italien s'est excusé de ne pas pouvoir présenter des documents à l'appui de son contre-interrogatoire comme l'avait fait précédemment son confRère français, Me Jean-Marie Biju-Duval, qui défend l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, un des coaccusés dans ce procès. "Je suis sans la collaboration du client" a déclaré le défenseur.
Me Caldarera a ajouté que "depuis quinze jours, la défense est sans enquêteur", expliquant que le greffe du TPIR "a coupé le contrat" de son collaborateur rwandais engagé comme investigateur.
Outre Ferdinand Nahimana, Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé dans ce procès avec l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.
Hassan Ngeze est défendu par l'avocat américain Me John Floyd et un confrère canadien, Me René Martel, mais depuis quelque temps l'accusé réclame leur départ. l'ancien responsable de Kangura est en contact avec le greffe en vue de les remplacer éventuellement par des défenseurs qu'il paierait lui-même.
Au cours du contre-interrogatoire de François-Xavier Nsanzuwera, Me Caldarera a suggéré que les émissions radiophoniques et les articles de presse publiés avant avril 1994 n'étaient pas aussi incendiaires que l'avaient affirmé certains témoins du parquet, auquel cas le ministère public aurait engagé des poursuites.
l'ancien procureur de Kigali a répondu que "les émissions de RTLM, je ne les ai pas minimisées. Elles étaient criminelles", expliquant que s'il n'y a pas eu de poursuites, c'était à cause de la peur D'être tué.
Me Calderera avait auparavant reproché au témoin D'avoir "renoncé à son devoir" en tant que responsable de l'action publique. François-Xavier Nsanzuwera a répliqué qu'il considérait cette remarque de l'avocat comme "une attaque personnelle". l'ancien procureur de Kigali a indiqué qu'il avait fait de son mieux, compte tenu de la situation politique qui prévalait à l'époque.
Pour la radio RTLM, "J'affirme qu'au niveau du parquet, on voulait que la solution soit politique", avait répondu antérieurement le témoin à une question de Me Jean-Marie Biju-Duval.
Voulant le prendre au mot, l'avocat de Ferdinand Nahimana, avait suggéré au témoin: "Ne croyez vous pas qu'en réalité, si l'on cherche des solutions politiques, c'est que le problème posé, c'est que le programme diffusé, est D'abord politique, à caractère "ethnisant" certes, mais politique". Le témoin a réagi: "Je respecte votre opinion, mais je ne la partage pas Maître."
La déposition de François-Xavier Nsanzuwera se poursuivra le 2 mai. La journée de jeudi sera fériée en Tanzanie et au Tribunal D'Arusha. La présidente de la chambre, la juge sud-africaine Navanethem Pillay, sera absente D'Arusha pendant quelques jours.
En fin D'audience mercredi soir, le substitut camerounais du procureur, William Egbe, a indiqué qu'il devrait être en mesure de présenter la liste définitive de ses témoins vendredi. La défense exige cette liste depuis plusieurs mois.
AT/PHD/FH (ME_0425B)