17.04.2001 - TPIR/KAMUHANDA - LE PROCES DE l'EX-MINISTRE KAMUHANDA A COMMENCE MARDI

Arusha 17 avril 2001 (FH) - Le procès de l'ancien ministre de l'enseignement supérieur sous le gouvernement intérimaire, Jean de Dieu Kamuhanda, a commencé mardi matin devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda(TPIR). Jean de Dieu Kamuhanda est poursuivi pour génocide et crimes contre l'humanité incluant des assassinats et des viols.

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Il est particulièrement accusé de massacres de Tutsis dans sa commune natale de Gikomero (préfecture de Kigali rurale, centre du Rwanda).

Dans une déclaration liminaire, le substitut australien du procureur, Ken Fleming a affirmé que "c'est en partie par son rôle que ce qui s'est passé au Rwanda l'a été". Ken Fleming a indiqué que Jean de Dieu Kamuhanda doit être poursuivi pour sa responsabilité personnelle, ainsi que pour les crimes commis par ses subordonnés.

Le parquet reproche notamment à l'ancien ministre de s'être entendu avec D'autres pour élaborer un plan visant à exterminer la population civile tutsie et l'opposition hutue, en vue de se maintenir au pouvoir. "A plusieurs occasions, il a distribué lui-même des armes à feu, des grenades et des machettes aux milices civiles de Kigali rural aux fins de faire tuer tous les Tutsis et de combattre le FPR [Front patriotique rwandais, en insurrection armée", selon l'acte D'accusation.

"En outre, Jean de Dieu Kamuhanda a dirigé personnellement des attaques perpétrées par des soldats et des Interahamwe dirigées contre des réfugiés tutsis dans la préfecture de Kigali rural et à la paroisse de Gikomero et à l'école attenante autour du 12 avril", poursuit le document.

Réagissant à la déclaration liminaire du procureur, l'avocate guinéenne de Jean de Dieu Kamuhanda, Me Aicha Condé, a soutenu que son client est "totalement étranger aux faits qui lui sont reprochés." Me Condé a expliqué que Jean de Dieu Kamuhanda est accusé "simplement parce qu'il est de Gikomero et que ces faits se sont déroulés à Gikomero".

l'avocate a ajouté que l'appartenance au gouvernement intérimaire "n'entraîne pas ipso facto la responsabilité de Kamuhanda dans ce génocide". Jean de Dieu Kamuhanda devrait développer une défense D'alibi. La défense a soutenu que l'ancien ministre n'a jamais adhéré à une quelconque idéologie génocidaire et que l'acte D'accusation établi contre lui était "D'une légèreté blâmable".

Le premier témoin du témoin du parquet a été le Hollandais Antony Leucassen, qui a mené des enquêtes sur le lieux des crimes allégués. Les deux premiers témoins sur les faits devraient déposer à huis clos pour protéger leur identité.

Jean de Dieu Kamuhanda a été arrêté à Bourges (France) en novembre 1999 et transféré à Arusha en mars 2000. Il comparaît devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge sénégalais Laïty Kama et comprenant en outre les juges tanzanien William Hussein Sekule et turc, Mehmet Güney.

AT/PHD/FH(KH_0417A)