22.02.2001 - TPIR/MEDIAS - UN TEMOIN DU PARQUET REFUSE DE REPONDRE AUX QUESTIONS DU TRIBUNAL

Arusha 22 février 2001 (FH) - Un témoin du parquet entendu depuis lundi dans le procès "des médias de la haine" a refusé de répondre aux questions des juges et des avocats de la défense jeudi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). "Je ne parlerai plus.

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J'en ai marre. C'est mon droit. Même si je dois signer quelque part, qu'on m'amène un document, je le ferai" a indiqué le septième témoin de l'accusation, à l'adresse des juges.

Le témoin était contre-interrogé par l'avocat américain, Me John Floyd, qui représente l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.

Hassan Ngeze est coaccusé avec l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des Mille collines, Jean-Bosco Barayagwiza, ainsi que l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, contre qui le témoin déposait principalement. Les avocats s'étaient plusieurs fois plaint que le témoin esquivait leurs questions ou y répondait de façon contournée.

Me Floyd a immédiatement demandé que la déposition du septième témoin du parquet soit totalement rejetée, expliquant que "il s'est mal comporté devant le Tribunal."

La représentante américaine du parquet, Simone Monesibian, a rétorqué que "le témoin est agité et nous devons comprendre cela au bout de trois jours" de déposition. "Je pense qu'il a besoin de se reposer. Il faut lui permettre de se reposer", a ajouté Simone Monesibian.

La présidente de la chambre, la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, a expliqué que la règle principale pour le témoin est de répondre à toutes les questions au mieux de sa capacité. Elle a souligné que les avocats de la défense ne peuvent vérifier la véracité de ses déclarations qu'en le contre-interrogeant.

Navanethem Pillay a informé le témoin que s'il persiste dans son refus de répondre aux questions, cela pourrait entraîner des conséquences, évoquant l'outrage au Tribunal ou l'annulation de la déposition.

Le contre-interrogatoire du témoin a été souvent l'occasion D'échanges de propos peu courtois entre les avocats et le témoin, ce dernier estimant que "une personne de son rang" méritait des égards. Ancien journaliste à l'Office rwandais D'information, le témoin occupe une fonction importante dans l'administration à Kigali.

AT/PHD/FH(Me_0222A)