15.02.2001 - TPIR/MEDIAS - l'AVOCAT DESIGNE POUR BARAYAGWIZA ENTAME LE CONTRE-INTERROGATOIRE

Arusha 15 février 2001 (FH) - l'avocat italien, Me Giacomo Barleta Caldarera, commis D'office à la défense de l'ancien conseiller politique et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, a entamé jeudi matin son premier contre-interrogatoire D'un témoin de l'accusation dans le procès des anciens responsables des "médias de la haine". Me Caldarera n'a jamais rencontré son client depuis sa nomination la semaine dernière.

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l'avocat italien D'abord demandé des excuses de la cour "si mon contre-interrogatoire sera réduit parce que je n'ai pas eu la possibilité de rencontrer M. Barayagwiza hier à la prison".

"Mes renseignements sont très limités et je m'excuse aussi auprès de M. Barayagwiza si je n'ai pu remplir mon devoir comme je l'aurais souhaité", a ajouté Me Caldarera.

Interrogé par le juge norvégien, Erik Mose, au sujet des raisons pour lesquelles il n'a pas pu rencontrer l'accusé, Me Caldarera a répondu: "J'ai été au quartier pénitentiaire et M. Barayagwiza a estimé ne pas me rencontrer. Il a eu D'autres nuances qui ne sont pas petites mais que je préfère ne pas révéler en public"

Des sources au sein du centre de détention ont indiqué à l'agence Hirondelle que l'accusé avait affiché sur la porte de sa cellule une note libérée ainsi: "accès interdit aux mercenaires pour l'injustice et aux mafiosi". La note ajoutait que Me Caldarera était indésirable sur les lieux "même en tant que prisonnier".

Dans un communiqué publié mardi dernier, Jean-Bosco Barayagwiza avait affirmé que "Me Caldarera a pour mission non pas de résister aux lois scélérates de la justice du vainqueur mais plutôt de les faire triompher".

Jean-Bosco Barayagwiza boycotte le procès des médias depuis son ouverture sur le fond en octobre dernier et a demandé à ses premiers défenseurs de faire de même.

Jean-Bosco Barayagwiza est coaccusé avec l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur-en-chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.

Hassan Ngeze boycotte également le procès depuis le 5 février. Hassan Ngeze proteste contre une fouille effectuée dans sa cellule le 10 janvier dernier, au cours de laquelle des documents pour sa défense auraient été saisis. Il réclame en outre la traduction intégrale, en français et en anglais, de 71 numéros de la revue Kangura sur lesquels l'accusation fonde ses allégations. La chambre attend des informations complémentaires pour se prononcer sur la question. Un débat à huis clos sera organisé à ce sujet la semaine prochaine.

AT/PHD/FH (ME_0215A)