05.02.2001 - TPIR/MEDIAS - LES AVOCATS DE BARAYAGWIZA DEMANDENT DE SE RETIRER DE l'AFFAIRE

Arusha 5 février 2001 (FH) - Les avocats de l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, ont demandé de se retirer de l'affaire au cours D'une audience lundi soir devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Jean-Bosco Barayagwiza boycotte le procès collectif des anciens responsables "des médias de la haine" depuis son ouverture sur le fond le 23 octobre 2000 et demande à ses avocats de se retirer du dossier.

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"Ma mission est terminée", a indiqué l'avocate principale, la Canadienne Me Carmelle Marchessault, expliquant que Jean-Bosco Barayagwiza " a mis fin à notre mandat de façon claire et sans équivoque".

Me Marchessault est assistée par l'avocat américain, Me David Danielson, qui était absent lundi. Me Danielson demande, lui aussi, qu'il soit mis fin à sa commission D'office, en tant que défenseur de Jean-Bosco Barayagwiza.

"Il est tout à fait impossible en tant qu'avocate du barreau du Québec D'agir à l'encontre des instructions de mon client", a souligné Me Marchesault. "Je suis devant vous sans standing, sans statut, parce que mon mandat a été révoqué au sens de la directive [de la commission D'office D'avocats et du statut" du TPIR, a poursuivi l'avocate. "Le mandat est détenu par l'accusé et lui seul peut le donner au conseil", selon Me Marchessault.

l'avocate canadienne a indiqué avoir préalablement consulté son barreau du Québec sur le sujet. Celui-ci s'est déclaré "très inquiet" de ce qu'elle soit dans cette situation, a-t-elle rapporté.
Le substitut camerounais du procureur, William Egbe, a soutenu que la requête de la défense de Jean-Bosco Barayagwiza constituait "un outrage" au Tribunal. La chambre devrait rendre sa décision mardi matin.

Le procès des anciens responsables des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud-africaine, Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges norvégien, Erik Mose, et sri-lankais, Asoka de Zoysa Gunawardana.

Sont concernés par ce procès, outre Jean-Bosco Barayagwiza, l'ancien directeur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, et l'ancien directeur et rédacteur-en-chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. l'avocat américain de Hassan Ngeze, Me John Floyd, demande l'invalidation de l'acte D'accusation. Me Floyd allègue notamment que la cellule de son client a été fouillée par des agents du TPIR qui auraient pris des documents nécessaires à la défense de Hassan Ngeze, selon lui.

Me Floyd a sollicité une audience au cours de laquelle il présentera des témoins. Le Tribunal se prononcera sur la question mardi en fin de journée.

AT/MBR/FH (ME_0205B )