04.12.2000 - TPIR/SEMANZA - SEMANZA COMPARAIT A NOUVEAU MALGRE DES COMPLICATIONS DENTAIRES

Arusha, le 4 décembre, 2000 (FH) - Le procès de l’ancien maire Laurent Semanza a repris lundi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), avec le témoignage du cinquième témoin de l’accusation. La chambre avait brièvement suspendu le procès, suite à une demande de l’accusé qui se plaignait de problèmes dentaires.

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Un officier médical du TPIR a été convoqué à la Cour. Ayant consulté avec Semanza, le médecin a déclaré que le détenu pouvait continuer et que son problème serait traité après l’audience.

Le témoin de l’accusation “VP”, ainsi nommé pour protéger son identité, a commencé son témoignage aussitôt après. Le témoin a déclaré à la Cour que Semanza avait distribué des armes, qui avaient été utilisées pour tuer les Tutsis durant le génocide de 1994 au Rwanda.

Ancien maire de Bicumbi, Semanza répond de 14 chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’humanité commis en 1994 contre les Tutsis des communes Gikoro et Bicumbi, au centre-est du Rwanda. Au moment du génocide, Semanza était membre désigné du parlement transitoire pour le parti au pouvoir MRND, et réputé très influent.

Le témoin VP a indiqué qu’aussitôt la mort du président Habyarimana annoncée, des cadres de la commune de Bicumbi ont convoqué une réunion. Ils ont dit à la population que des Tutsis avaient tué leur président et qu’elle devait se préparer à venger sa mort, selon le témoin.

Le 10 avril, selon le même témoin, deux personnes avaient déjà été tuées et des maisons de Tutsis incendiées. Le témoin a ajouté que beaucoup de Tutsis avaient fui dans la chapelle de Kabuya et sur les collines de Mulire à Bicumbi.

Le témoignage de VP s’est poursuivi lundi dans l’après-midi. La Cour avait auparavant rejeté cinq motions écrites de la défense, les qualifiant de "frivoles" et D' "abus du système". La Cour a également ordonné au greffier de ne pas payer les frais et les honoraires de préparation des motions en question.

Les motions étaient en rapport avec la traduction de certaines déclarations de l’anglais en français, l’acquisition de certaines cassettes audio, ainsi que l’authenticité du témoignage du témoin protégé VN.

L’accusé comparaît devant la troisième chambre de première instance du TPIR, comprenant le juge russe Yakov Ostrovsky, président, le juge jamaïquain Loyd George Williams, et le juge slovène Pavel Dolenc de la Slovenie.

SW/GG/GA/JC/PHD/FH (SE%1204A)