25.11.2000 - TPIR/SAGAHUTU - LE CAPITAINE INNOCENT SAGAHUTU TRANSFERE A ARUSHA

Arusha 26 novembre 2000 (FH) - l'ancien commandant adjoint du bataillon de reconnaissance de l'armée rwandaise, le capitaine Innocent Sagahutu, a été transféré vendredi à Arusha. Le capitaine Sagahutu a été arrêté à Ringkjobing au Danemark le 15 février dernier.

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Douze chefs de génocide et de crimes contre l'humanité, incluant des viols de femmes tutsies, sont retenues contre lui.

l'ancien officier est également poursuivi pour divers crimes de guerre, comprenant le meurtre de dix casques bleus belges membres de l'escorte de l'ancien premier ministre Agathe Uwilingiyimana, également assassinée.

Innocent Sagahutu est coaccusé avec quatre autres officiers de l'armée rwandaise, dont son ancien supérieur immédiat le major François-Xavier Nzuwonemeye, détenu à Arusha depuis le 23 mai dernier.

Selon l'acte D'accusation établi contre Innocent Sagahutu, "dès le 7 avril 1994, partout au Rwanda, la plupart des massacres ont été commis avec la participation, l'aide et l'encouragement des militaires, des gendarmes et des miliciens. Certaines unités des bataillons para-commando, de reconnaissance et de la garde présidentielle ont été les plus impliquées dans la commission des ces crimes dans la capitale et dans D'autres préfectures du pays, agissant souvent de concert avec les miliciens."

Innocent Sagahutu était également responsable de la "compagnie A" du bataillon de reconnaissance.

"De par leur grade et leurs fonctions, les officiers de l'armée rwandaise avaient le devoir de faire respecter les règles générales de discipline par tous les militaires sous leur autorité, même s'ils n'appartenaient pas à leurs unités", note le parquet.

Sachant que des massacres étaient commis contre la population civile, les autorités civiles et militaires parmi lesquelles Innocent Sagahurtu n'ont entrepris aucune initiative ou pris aucune mesure pour les arrêter, allègue le parquet.

"Au contraire ils ont refusé D'intervenir pour contrôler et faire appel à la population pour autant qu'un accord de cessez-le feu n'était pas signé" avec le Front patriotique rwandais (FPR), poursuit l'accusation.

Ce refus catégorique a été transmis au rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme, l'Ivoirien René Degni-Segui, par le chef D'Etat major de l'armée rwandaise, le général major Augustin Bizimungu, selon le parquet.

AT/PHD/FH (SA%1125A)