23.10.2000 - TPIR/MEDIAS - HASSAN NGEZE A UTILISE LA LIBERTE DE LA PRESSE, SELON SON AVOCAT

Arusha 23 octobre 2000 (FH) - l'ancien directeur et rédacteur en chef du journal Kangura, Hassan Ngeze, accusé D'incitation à commettre le génocide, a utilisé la liberté de presse, a affirmé son avocat, lundi, devant le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR). "Ce n'est pas lui qui est accusé.

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C'est la liberté de la presse qui est accusée", a plaidé Me John Floyd, l'avocat américain de Hassan Ngeze, au cours de sa déclaration liminaire, à l'ouverture du procès.

Hassan Ngeze est coaccusé avec l'ancien directeur de la Radio-télévision libre des mille collines, Ferdinand Nahimana, et l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza. Seul Ferdinand Nahimana était présent à l'audience. "Ce qui est jugé ici, c'est la liberté intellectuelle. C'est la liberté de la presse", a dit Me Floyd.

Le parquet affirme que la RTLM et le journal Kangura ont joué un rôle capital dans la diffusion des messages incitant à la haine ethnique et aux massacres des Tutsis et des opposants politiques au Rwanda en 1994. Me Floyd a indiqué qu'au cours du procès, il va démontrer que les allégations contre Ngeze sont "soit des erreurs, peut-être de la corruption, peut-être des accusations insensées". Le procureur adjoint du TPIR, le Camerounais Bernard Muna, avait auparavant indiqué aux juges : "les décisions que vous allez prendre feront jurisprudence et vont définir les limites de la liberté D'expression".

Le Tribunal devrait décider mardi matin si les accusés non présents seront jugés "in abstentia" ou pas. l'avocate canadienne de Barayagwiza, Me Carmelle Marchessault, a signalé que son client " a décidé de façon irrévocable et permanente que ses avocats ne soient pas présents à ce procès". Me Marchessault est assistée D'un avocat américain, Me David Danielson.

l'avocat de Hassan Ngeze a pour sa part expliqué que les règles déontologiques en vigueur dans son pays exigent qu'il défende son client "de la manière la plus vigoureuse et la plus efficace", même s'il n'est pas présent.

Le procès devrait se poursuivre mardi matin avec la déposition des premiers témoins du procureur.

AT/MBR/FH (ME%1023C)