l'accusé est défendu par les avocats français, Me François Roux, et mauritanien, Me Maroufa Diabira.
Ignace Bagilishema est accusé de massacres de Tutsis dans quatre communes de la préfecture de Kibuye. Le parquet a requis l'emprisonnement à vie pour chacun des sept chefs D'accusation de génocide et de crimes contre lui l'humanité retenus contre lui.
"Ignace Bagilishema dit et soutient qu'il n'a jamais eu une ligne de conduite délibérée qui amène à une adhésion, à une acceptation D'une idéologie de génocide. Il était un responsable de l'administration qui a été confronté à une situation grave de crise, où les assaillants venus D'en dehors de la commune ont créé la désolation dans sa commune", a souligné la défense.
Bagilishema a affirmé avoir demandé des renforts militaires au préfet de Kibuye mais en vain. La défense a insisté sur le caractère de l'accusé, qui devrait être, selon elle, être considéré comme une circonstance atténuante "si par extraordinaire, je ne l'ai pas vu dans mes rêves", il venait à être condamné, a lancé l'un des avocats.
"Dès le départ, il a eu le souci de s'attacher à préserver la paix et la quiétude de sa commune", selon la défense. Les avocats ont présenté l'accusé comme un "un bon administrateur qui avait le souci de la cohésion et du développement de sa commune".
Des témoins de l'accusation avaient allégué les sentiments anti-tutsis de l'accusé à partir de 1990. La défense a qualifié l'attitude de ces témoins "de traumatisme compréhensible" suite aux événements de 1994.
"Bagilishema n'a jamais varié", ont plaidé les avocats. "J'ai essayé par tous les moyens D'apporter mon concours à tous ceux qui étaient menacés" y compris en délivrant les cartes D'identité portant la mention ethnique hutue aux Tutsis persécutés, a relevé un des avocats en parlant de Bagilishema.
Les témoins de l'accusation "ont voulu impliquer Ignace Bagilishema dans les crimes. Et c'est faux", a affirmé la défense.
Les avocats ont par ailleurs indiqué que l'acte D'accusation établi par le procureur était vague et imprécis quant aux faits allégués. La défense a également signalé que son travail n'a pas été toujours facile, citant au passage l'inégalité des armes entre les parties, le manque de coopération de l'administration rwandaise.
"La défense a ressenti une solitude immense face à une administration rwandaise hostile à sa cause", a
soutenu la défense, regrettant les difficultés D'accès aux archives de la préfecture de Kibuye et de la radio nationale rwandaise.
La plaidoirie devrait se poursuivre mardi dans l'après-midi.
AT/PHD/FH (BS%0905A)