Le représentant congolais du greffe, Antoine Mindua, a expliqué que l'avocat avait été avisé de la date de l'audience mais qu'il avait indiqué qu'il se ferait représenter, étant donné qu'il avait D'autres obligations dans son pays. "Nous sommes surpris ce matin de voir qu'il n'y a personne sur le banc de la défense", a dit Antoine Mindua, ajoutant qu'il s'attendait à voir un avocat remplaçant, ou à défaut, une requête écrite en ajournement de l'audience.
Edouard Karemera qui, par le passé, a souvent plaidé ses requêtes, a indiqué cette fois-ci qu'il ne souhaitait pas le faire en l'absence de son avocat.
l'ancien ministre de l'intérieur entend demander à la chambre compétente de prononcer l'annulation de sa mise en accusation parce que, selon lui, il a été arrêté et détenu illégalement.
Arrêté au Togo en juin 1998, Edouard Karemera est coaccusé avec sept autres personnes dans un procès des "politiques". Poursuivi pour génocide et crimes contre l'humanité, l'accusé était également, au moment des faits lui reprochés, vice-président de l'ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain pour la démocratie et le développement (MRND).
Au moins deux avocats avaient été précédemment commis D'office à sa défense. l'avocat belge, Me Emmanuel Leclerc, s'était retiré du dossier en raison des divergences D'opinion avec son client. "Les événements de 1994 au Rwanda sont qualifiés par les uns de génocide, par les autres de massacres réciproques. En ce qui me concerne le seul mot correct est le mot génocide. M. Karemera est D'un autre point de vue", avait écrit l'avocat belge, dans une lettre dans laquelle il annonçait son retrait. "Il me semble dès lors très difficile, sans desservir mon client, de poursuivre sa défense, si son conseil et lui-même ne réservons pas la même définition aux événements de 1994," avait expliqué Me Leclerc.
Le greffe lui avait ensuite commis l'avocate congolaise Me Annick Patricia Mongo qu'il a recusée. Me Mongo défend aujourD'hui l'ancien rédacteur-en-chef de la revue extrémiste Kangura, Hassan Ngeze.
Jeudi, le Tribunal avait également reporté l'audition des requêtes dans l'affaire de l'ancien ministre des affaires étrangères sous le gouvernement intérimaire, Jérôme Bicamumpaka. Son avocate canadienne, Me Francine Veuilleux, récemment nommée, avait demandé du temps pour se préparer.
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