11.01.2000 - TPIR/BARAYAGWIZA - BARAYAGWIZA DEMANDE LE RETRAIT DE SON AVOCAT POUR CAUSE D'INCOMPETEN

Arusha 11 janvier 99 (FH) - l'ancien directeur au ministère rwandais des affaires étrangères, Jean Bosco Barayagwiza, dont la Chambre D'appel a ordonné puis suspendu la mise en liberté, demande la récusation de son avocat, le kenyan Justry Lumumba Nyaberi, rapporte mardi l'agence de presse indépendante Hirondelle. Dans une lettre datée du 6 janvier et déposée mardi au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), l'accusé demande au Président de la juridiction internationale D'ordonner le retrait de Nyaberi et la commission immédiate de nouveaux conseils.

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"Je sollicite (...) de prendre en compte la décision de me défendre moi-même en attendant de nouveaux conseils plus dévoués et plus compétents, et D'instruire tous les services du Tribunal de ne plus accepter un document ou un engagement quelconque concernant ma défense n'émanant pas de moi-même tant qu'un défenseur n'aura pas mon agrément et mon mandat", souligne l'ancien dignitaire.

La lettre adressée au Président sollicite la révision de la décision du greffier du TPIR refusant le retrait de Nyaberi suite à la demande de l'accusé formulée le 16 décembre dernier.

Le greffier a rejeté sa demande arguant l'absence de circonstances exceptionnelles la justifiant, ainsi que l'exige le règlement de procédure et de preuve du TPIR.

Dans sa demande du 16 décembre, Jean Bosco Barayagwiza avançait notamment que son avocat "était irresponsable et faisait montre D'absence D'honnêteté, et avait tendance à s'accommoder D'un travail précipité, fait à la dernière minute et sans recherche sérieuse".

l'accusé dénonçait en outre l'incompétence, le manque de disponibilité et l'absence de communication et de concertations régulières entre l'avocat et son client. l'ancien dirigeant de la Coalition pour la défense de la république (CDR-parti extrémiste hutu) souligne également le fait que Me Nyaberi ne poursuit que ses intérêts financiers, au lieu de s'atteler à la défense de son client.

"Les défauts et les tares de mon conseil m'ont obligé à suppléer à ses carences et à pratiquement préparer moi-même mes dossiers de défense", soutient l'accusé, qui reproche à son avocat D'être incapable de gérer adéquatement son dossier en cours à la Chambre D'appel.

"J'ai décidé D'assurer moi-même ma défense (...), Me J.P. Lumumba Nyaberi n'a plus le mandat de me représenter dans aucune affaire, et tout acte qu'il poserait en mon nom après le retrait de ce mandat, c'est-à-dire à partir du 16 décembre 1999, devra être considéré comme nul et non avenu, spécialement en ce qui concerne l'affaire pendante à la Chambre D'Appel et relative à la révision de l'arrêt du 3 novembre 1999", indique l'accusé.

Le 3 novembre dernier, la Cour D'Appel a ordonné la libération de Barayagwiza pour vices de procédures. Elle a ensuite gelé l'exécution de cette décision sur demande du Procureur. La Cour D'Appel entendra le 15 février à Arusha la demande du Procureur pour une révision de la décision sur la base de "faits nouveaux".

l'accusé a déjà proposé deux avocats - un américain et une canadienne - en remplacement de Nyaberi. l'avocat contesté a déclaré mardi à Hirondelle que le contentieux était résolu, et qu'il allait continuer à assurer la défense de son client. Une source bien informée indique cependant que l'accusé maintient sa position.

BN/KAT/FH (BR%0111A )