Après la cérémonie d'inauguration, les tribunaux Gacaca commenceront le lendemain dans douze secteurs choisis comme test dans chacune des onze provinces du Rwanda et la Ville de Kigali. Il s'agit des secteurs Nyarugunga (district de Kanombe, Ville de Kigali), Kindama (district de Ngenda, Kigali Rurale), Nkomero (district de Kabagari, Gitarama, centre du pays), Gishamvu (district de Nyakizu, Butare, sud), Nkumbure (district de Mudasomwa, Gikongoro, sud-ouest), Nzahaha (district de Bugarama, Cyangugu, sud-ouest), Nyange (district de Budaha, Kibuye, ouest), Murama (district de Kayove , Gisenyi, nord-ouest), Mataba, district de Bukonya, Ruhengeri, nord), Mutete, district de Kisaro, Byumba, nord-est), Gahini, district de Rukara, Umutara, est), Birenga, district de Kigarama, Kibungo, sud-est).
Dès mercredi le 19 juin 2002, les assemblées générales des 80 cellules de ces douze secteurs, c'est-à-dire l'ensemble de la population des 80 cellules, se réuniront pour nommer les victimes tuées dans chaque cellule pour leur recencement et l'établissement de leurs listes.
Les juridictions Gacaca sont inspirées des assemblées villageoises traditionnelles, dans lesquelles les sages du village réglaient les différends conflits survenus entre les membres de la communauté du village. Cette pratique ancienne était en voie de disparition.
Dans les assemblées villageoises dont les premières réunions se tiendront à partir du 19 juin 2002, les 19 juges élus en octobre dernier au niveau de chaque cellule (la plus petite entité administrative du Rwanda), appelés "les Intègres", joueront le rôle des sages du village.
La première étape du recensement des victimes prendra probablement trois mois, selon les estimations du Département des Juridictions Gacaca de la Cour Suprême. La seconde étape des Gacaca sera l'établissement des listes et la catégorisation des bourreaux. La troisième concernera enfin la comparution des accusés, c'est-à-dire les procès proprement dits.
Les Gacaca des cellules, des secteurs et des communes jugeront respectivement les suspects des quatrième, troisième et deuxième catégories. Les organisateurs et les planificateurs du génocide, classés dans la première catégorie et qui encourent la peine de mort, relèvent des tribunaux de première instance, dans lesquels les juges ont au moins une licence en droit.
Environ 115.000 des 120.000 détenus rwandais sont accusés de participation au génocide qui a fait plus d'un million de morts en 1994 parmi les Tutsis et Hutus modérés. Environ six mille seulement ont été jugés jusqu'ici.
WK/GF/FH (RW0616A)