A l'ouverture de l'audience, le président de la chambre, Jaliel Rutaremara, a annoncé que l'avocat de la partie civile, Me François Rwangampuhwe, avait déposé une demande de citation directe, autrement dit qu'elle entend poursuivre l'accusé directement, sans passer par le parquet comme c'est l'usage en matière pénale. Après discussions entre les parties, la cour a déclaré qu'elle se prononcerait mercredi sur la recevabilité ou de cette citation directe.
Dans sa requête, la partie civile demande que, outre les crimes qui sont allégués par le parquet, l'évêque de Gikongoro réponde aussi des tueries qui ont eu lieu au Centre Christus de Remera, près de Kigali, et au Centre Saint-Paul, au centre-ville. Une dizaine de prêtres tutsis font partie des victimes du Centre Christus.
Me Rwangampuhwe a expliqué qu'il avait déposé ces nouvelles accusations parce qu'il entendait poursuivre Mgr Misago comme planificateur du génocide au niveau national. Il souhaite par ailleurs voir comparaître, pour ces nouvelles accusations, le diocèse de Gikongoro, l'archidiocèse de Kigali, ainsi que l'Etat rwandais, en particulier les ministères de l'administration locale et de la sécurité intérieure.
Selon le juge Jaliel, président de la Chambre, seul le ministère de la sécurité intérieure n'a pas encore reçu l'assignation à comparaître. De son côté, le ministère de l'administration locale était absent à l'audience de mardi, ayant fait savoir à l'avance à la cour qu'il n'avait pas d'avocat pour le représenter.
Comme l'ordre du jour de l'audience prévoyait de commencer à entendre les témoins, le président de la chambre a demandé à la défense si elle avait des témoins à présenter. Elle a répondu qu'elle en avait mais qu'ils n'étaient pas prêts aujourd'hui.
Les témoins de la partie civile, étaient eux, prêts à déposer. Leurs auditions ont commencé par quatre prêtres et deux religieuses, dont une ressortissante allemande qui était missionnaire dans le diocèse de Gikongoro au moment du génocide en 1994. Ces témoignages, qui ont pris toute la journée sans discontinuer, ont eu lieu à huis clos, à la demande de Me Rwangampuhwe.
Le procès se poursuit jeudi. Il était suspendu depuis la dernière audience du 29 septembre dernier.
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