Le chef de la mission, l’avocat général à la Cour suprême, Jean- Damascène Habimana, a estimé à l’issue de la visite que « le bilan (du TPIR) est loin d’être satisfaisant aux yeux des Rwandais » tout en saluant « la vitesse de croisière qui semble amorcée », selon lui, par le tribunal.
« Nous devons tous rester vigilants pour que rien ne vienne plus perturber cette trajectoire », a-t-il souhaité dans un point de presse.
Le porte-parole du tribunal, le Togolais Rolland Amoussouga a, pour sa part, qualifié cette visite de « unique et historique ».
Le TPIR s’est plaint par le passé du manque de coopération la part des autorités rwandaises. Ces dernières, de leur côté, accusaient le tribunal de lenteur, de manque de considération pour les victimes et, entre autres, d’embauche de suspects de génocide.
Les griefs formulés par le gouvernement rwandais « ont été discutés et je pense qu’ils sont en voie d’être résolus », a indiqué le chef de la délégation.
Ces officiels rwandais ont par ailleurs soumis au TPIR deux propositions revêtant, selon ses termes, « une dimension pédagogique pour les Rwandais» : la tenue au Rwanda de quelques audiences du TPIR et la détention dans ce même pays de personnes condamnées définitivement par le tribunal international.
Les magistrats rwandais ont également demandé au tribunal de réfléchir sur la problématique de la place de la victime dans les procès et sur la compensation, a-t-il ajouté.
Le statut actuel du TPIR ne prévoit pas de réparation pour les victimes.
Dix autres représentants de l'appareil judiciaire rwandais sont attendus au TPIR la semaine prochaine.
ER/CE/FH (RW'O918A)