Selon la déclaration, "ce qui gêne le plus est que le gouvernement rwandais semble clairement être derrière les auteurs de ces manœuvres dont l'objectif est de détruire les opérations du Tribunal dans leurs propres intérêts".
Jeudi dernier, au moins deux associations rwandaises des victimes du génocide anti-tutsi de 1994, Ibuka et AVEGA, ont organisé des manifestations anti-TPIR à Kigali, au moment où le procureur en chef, la Suissesse Carla del Ponte, et le greffier, le Sénégalais Adama Dieng, étaient en visite au Rwanda.
Ces assocations, qui ont rompu leur coopération avec le TPIR au mois de janvier dernier, allèguent notamment que certaines équipes de la défense à Arusha harcèlent des témoins de l'accusation. La plupart des témoins en provenance du Rwanda sont membres de ces associations. Ibuka et AVEGA accusent par ailleurs le TPIR d'avoir parmi son personnel des individus accusés de participation au génocide.
L'ADAD estime que les allégations de harcèlement des témoins formulées par Ibuka et AVEGA "ne sont pas prouvées". Les avocats ajoutent que "le Rwanda affiche son désir d'avoir les opérations du TPIR bloquées ou ramenées sous son contrôle absolu".
L'ADAD accuse également Kigali de vouloir profiter de la confusion résultant de la "crise des témoins" vécue dernièrement au TPIR pour voir les procès transférés au Rwanda. "Ainsi, les opérations du Tribunal seraient minutieusement contrôlées et influencées par Kigali", se plaint Me Ogetto, ajoutant que "ceux qui à Kigali sont responsables de la tragédie de 1994 pourraient ainsi espérer échapper à leurs responsabilités".
GA/AT/FH (DE-0701A)