LE RWANDA DEMANDE AUX AUTRES PAYS DE SUIVRE L'EXEMPLE SUISSE

Kigali, 13 avril 99 (FH) – "C'est un grand pas qui vient d'être franchi par la Suisse, nous l'encourageons à poursuivre dans ce sens parce qu'il y a dans ce pays beaucoup de Rwandais soupçonnés d'avoir trempé dans le génocide de 1994", a déclaré mardi le ministre rwandais de la justice, Jean de Dieu Mucyo, réagissant au procès de l'ancien maire de la commune de Mushubati (préfecture de Gitarama, centre du Rwanda). Le ministre de la justice souhaiterait que Fulgence Niyonteze soit extradé au Rwanda, "là où il a commis le génocide, pour qu'il soit jugé devant la population rwandaise, mais surtout avec les gens qu'il a incités et entraînés dans le génocide à Mushubati où il était bourgmestre".

1 min 15Temps de lecture approximatif

"Cela nous aiderait beaucoup, parce que nous ne voulons pas seulement la justice mais aussi l'éducation et la réconciliation nationale" a-t-il ajouté.

Jean de Dieu Mucyo a expliqué que la justice rwandaise avait depuis longtemps constitué un dossier sur Fulgence Niyonteze. "D'ailleurs, c'est nous qui avons donné les preuves aux enquêteurs de l'accusation suisses qui sont venus au Rwanda au mois de mars. Nous les avons emmenés à Mushubati, où ils ont rencontré ses victimes", a-t-il précisé.

Le ministre rwandais de la justice a regretté que la Suisse ne puisse cependant pas transférer Fulgence Niyonteze au Rwanda, parce que ce dernier pays applique la peine de mort. "On se contente de ce qui est en train de se faire et nous souhaiterions que ça se passe aussi dans d'autres pays, notamment la Belgique" a déclaré Jean de Dieu Mucyo.

Il a demandé aux pays qui abritent des Rwandais de ne pas se hâter à leur accorder la nationalité. "Je souhaiterais qu'ils analysent bien les dossiers avant, si c'est possible qu'ils nous demandent, ou qu'ils viennent eux-mêmes faire des enquêtes ici au Rwanda, pour être sûrs que les demandeurs de nationalité sont innocents".

WK/PHD/FH(RW&0413A)