UNE CENTAINE DE RWANDAIS RECHERCHES EN RDC POUR GENOCIDE, SELON UN JOURNAL LOCAL

Arusha, 3 juin 2002 (FH) - Une centaine de Rwandais, membres de l'ancienne armée rwandaise (FAR), et de la milice de l'ex-parti présidentiel, les Interahamwe, seraient recherchés en République démocratique du Congo (RDC) pour génocide, a affirmé dimanche un journal congolais. Selon Le Soft international,"Ils sont une centaine environ formant le noyau dur des combattants rwandais dont le Rwanda réclame en priorité la présence au Rwanda ou devant un tribunal pénal, tel Arusha.

2 minTemps de lecture approximatif

"

Le journal ajoute que "La liste, non exhaustive, de ces présumés coupables de génocide, a été dressée minutieusement par des officiers rwandais de l'APR, l'Armée patriotique rwandaise, sur base de renseignements fournis par des combattants repentis ou capturés lors d'opérations menées au Rwanda ou en République démocratique du Congo".

Sur cette liste comportant quatre vingt huit noms figurent notamment le dernier chef d'Etat-major des FAR, le général-major Augustin Bizimungu, l'ancien préfet de la ville de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho, l'ex-responsable de la "défense civile", le colonel Athanase Gasake ainsi que le commandant de la garde présidentielle, le major Protais Mpiranya.

La dite liste aurait été transmise par les autorités rwandaises à la Mission de l'ONU au Congo, la MONUC, et à la Commission militaire conjointe(JMC) prévue par les accords de paix pour la RDC signés à Lusaka en 1999, précise le Soft.

"Outre les noms réels et/ou de code, les grades portés dans les ex-FAR, les forces armées d'Habyarimana, et actuels aussi bien dans l'ALIR, l'Armée de Libération du Rwanda, le bras armé du PALIR (Peuple en Action pour la Libération du Rwanda) ou dans l'ALIR II, bras armé du FDLR (Force Démocratique pour la Libération du Rwanda), les fonctions, la région d'affectation, leur nombre, le type d'armes utilisées, ce dossier d'une trentaine de pages comporte une mine d'informations que recherchaient la MONUC et la JMC", poursuit le journalcongolais.

La semaine dernière, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a accepté la proposition du gouvernement de la RDC d'ouvrir une antenne dans ce pays, qui aura pour mission "de mettre la main sur le plus possible de suspects génocidaires qui apparemment seraient sur le territoire congolais", a déclaré le greffier de la juridiction internationale, le Sénégalais Adama Dieng.

Le greffier avait indiqué que cette antenne permettra de renforcer la capacité opérationnelle du TPIR en matière d'enquête, d'arrestation et de transfert des suspects ainsi que la recherche de témoins à charge et à décharge qui vivraient en RDC.

Le TPIR estime à une soixantaine le nombre de suspects du génocide rwandais qui vivraient en RDC. Une vingtaine d'entre eux auraient déjà fait l'objet d'un mandat d'arrêt, selon des sources concordantes. Au mois de février dernier, Adama Dieng a effecté une visite de travail en RDC et au Congo Brazaville et a obtenu la coopération des gouvernements de ces pays en ce qui concerne l'arrestation et le transfert vers Arusha des suspects qui y résideraient.

AT/GF/FH (RDC-0603A )