02.07.07 - RWANDA / TPIR - KIGALI JURE DE BLOQUER LE TRANSFERT DE CONDAMNES AILLEURS QU’AU RWANDA

 Arusha, 2 juillet 2007 (FH) - Les autorités rwandaises useront de tous les moyens pour bloquer tout transfert ailleurs qu’à Kigali d’une personne condamnée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a menacé lundi le représentant du gouvernement auprès de la juridiction, Aloys Mutabingwa.  

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« Nous sommes prêts à user de tous les moyens pour bloquer cela », a indiqué le diplomate dans un entretien avec l’agence Hirondelle.   Six condamnés du TPIR sont actuellement détenus à Bamako, au Mali, en vertu d’un accord passé entre ce pays et le tribunal.   Plusieurs condamnés définitifs restent en détention au siège du tribunal à Arusha en Tanzanie, en attendant leur transfert vers un autre pays. « Il faut qu’ils soient transférés au Rwanda. L’ONU n’a plus de prétexte ; nous avons construit une prison répondant aux normes internationales », a indiqué Mutabingwa.   Le diplomate a expliqué que le fait de détenir les condamnés dans leur pays aurait « une valeur pédagogique » pour les Rwandais.   « Ceux qui n’ont pas été condamnés à la prison à vie seront libres à la fin de leur peine », a assuré le diplomate rwandais.   Il a estimé que le transfert au Rwanda de condamnés du TPIR dispense d’office le tribunal de la difficile charge de trouver des pays d’accueil pour ceux qui terminent leur peine.   Selon le statut du TPIR, «les peines d’emprisonnement sont exécutées au Rwanda ou dans un autre Etat désigné par le tribunal sur la liste des Etats qui ont fait savoir au Conseil de sécurité qu’ils étaient disposés à recevoir des condamnés ».   « Elles (les peines) sont exécutées conformément aux lois en vigueur de l’Etat concerné, sous la supervision du tribunal », ajoute le texte.   Outre le Mali, les pays qui ont signé l’accord sur l’exécution des peines sont le Bénin, le Swaziland, la France, la Suède et l’Italie. Ces 5 pays n’ont cependant pas encore accueilli de condamnés du TPIR.   En septembre 2004, le greffe du TPIR et les autorités rwandaises avaient annoncé avoir finalisé le texte d’un accord sur l’exécution des peines au Rwanda.   Les deux parties avaient indiqué qu’elles n’attendaient plus que le feu vert de New York pour apposer leurs signatures au bas du texte.   « Il y a un manque de volonté quelque part », a déclaré Mutabingwa, soulignant que ce retard «porte préjudice au Rwanda ».   ER/AT/GF © Agence Hirondelle