En procès depuis le 15 novembre 2006, Rukundo, 48 ans, présente sa défense depuis le 9 juillet dernier.
Le procureur du TPIR l’accuse de participation aux massacres de Tutsis à Kabgayi au centre du Rwanda. Il plaide non coupable. En 1994, Rukundo était aumônier militaire. Le procureur allègue qu’il était toujours accompagné de soldats et de miliciens Interahamwe affiliés à l’ex-parti présidentiel, le Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND) alors qu’il cherchait des réfugiés tutsis à tuer. « Au cours de ses visites, il se servait d’une liste, qu’il avait apportée, pour appeler les Tutsis et vérifier où ils étaient. Après quoi, il remettait cette liste aux soldats et aux Interahamwe qui emmenaient les personnes répertoriées pour les tuer ou porter gravement atteinte à leur intégrité physique ou mentale », selon l’acte d’accusation. Des témoins de la défense ont affirmé que Rukundo ne s’est jamais rendu sur les sites de massacres. Le prêtre est défendu par Me Aicha Condé (France) et Me Alisson Turner (Canada). Le président de la chambre, le juge Joseph Asoka de Silva (Sri Lanka), a déclaré que l’affaire Rukundo serait clôturée le 6 octobre. A part l’abbé Rukundo, le tribunal a déjà mis accusation trois autres prêtres. Un seul d’entre eux, Athanase Seromba, ancien vicaire à la paroisse de Nyange (ouest) a été jugé. Condamné à quinze ans de prison, le 13 décembre 2006, son procès est en appel. Comme Rukundo, l’abbé Hormisdas Nsengimana, recteur du collège Christ Roi de Nyanza (sud) en 1994, a également un procès en cours. L’abbé Wenceslas Munyeshyaka, ancien curé de la paroisse Sainte Famille à Kigali, est, quant à lui, détenu depuis vendredi dernier en France. Le procureur du TPIR souhaite qu’il soit jugé là-bas mais le TPIR ne s’est pas encore prononcé. AT/GF © Agence Hirondelle