UN RESCAPE ACCUSE DE GENOCIDE SERA JUGE DIMANCHE

Kigali, 9 août 2007 (FH - RWANDA/JUSTICE)- Le tribunal semi- traditionnel Gacaca de Nyakabanda, dans la banlieue de Kigali, rendra son verdict dimanche dans le procès d’un rescapé accusé de participation au génocide en 1994.

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Modeste Madengeri, un Tutsi quinquagénaire, est poursuivi pour assassinat, association avec des malfaiteurs, détention illégale d’arme à feu, usage de la terreur pour s’accaparer des biens d’autrui, non assistance à personnes en danger et dépouillement de cadavres. Le prévenu aurait tué un certain Gakwaya en plein génocide. Il est lui est également reproché d’avoir été de faction sur une barrière dans son quartier de Nyamirambo, voisin de Nyakabanda. Modeste Madengeri a comparu dimanche dernier et a reconnu sa présence sur la dite barrière. Il a réfuté les autres allégations. Il a expliqué que deux militaires, membres des ex-Forces armées rwandaises (FAR), lui avaient porté secours alors que l’hôtel Sun City à Nyamirambo où il avait cherché refuge était attaqué et l’avaient conduit sur une barrière érigée à proximité de sa résidence. Ils ont tout suite instruit les miliciens Interahamwe du quartier que personne ne devait attenter à sa vie, a-t-il dit. Le prévenu s’est dit victime d’une « machination orchestrée par ceux qui ont des membres de famille en prison ou qui ont été eux-mêmes emprisonnés à la suite de mes témoignages. » « La barrière était à Nyamirambo, où j’habite même maintenant, les témoins de l’accusation sont en majorité du même quartier, les prétendus crimes ont été commis dans ce secteur, et c’est le secteur voisin de Nyakabanda qui organise mon procès. Un arrangement machiavélique, n’est-ce pas ?», a déclaré Modeste Madengeri à l’Agence Hirondelle. « Les témoignages de l’accusation sont pleins de contradictions, la partie civile est absente. Il y a beaucoup de questions sans réponses dans ce procès », estime pour sa part une personne qui a assisté aux débats. Pour Kayitare, le responsable du département Justice au sein d’Ibuka, la principale association des rescapés du génocide, plusieurs membres de l’organisation ont été mis en cause, injustement, après avoir témoigné à charge dans des procès. SRE/AT/GF © Agence Hirondelle