02.10.07 - TPIR/GOUVERNEMENT II - L’EX-MINISTRE BICAMUMPAKA AFFIRME AVOIR PRONE LE DIALOGUE EN 1994

  Arusha, 2 octobre 2007 (FH)- L’ex-ministre rwandais des affaires étrangères, Jérôme Bicamumpaka, a affirmé avoir prôné le dialogue pour résoudre les problèmes du Rwanda en 1994, lors de sa déposition mardi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).  

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  Accusé de génocide et de crimes contre l’humanité, Bicamumpaka, 50 ans, est sur le point de terminer son témoignage pour sa propre défense entamé il y a plus deux semaines.   Bicamumpaka est jugé avec trois de ses anciens collègues dans un procès qui a commencé le 6 novembre 2003. Les quatre coaccusés plaident non coupable.   « J’ai fait la promotion du dialogue politique pour résoudre les problèmes auxquels le Rwanda était confronté entre avril et juillet 1994 », a déclaré Bicamumpaka, interrogé par son avocat Me Michel  Croteau (Canada).   Bicamumpaka a déposé en preuve de nombreux télegrammes et documents faisant  état de ses démarches diplomatiques notamment auprès de la France pour obtenir un cessez-le-feu avec l’ancien mouvement rebelle actuellement au pouvoir à Kigali, le Front patriotique rwandais (FPR).   L’ex-ministre s’est rendu à Paris en avril 1994 où il a rencontré des hauts fonctionnaires tant à l’Elysée, à Matignon qu’au Quai d’Orsay. «J’ai intéressé l’Etat français à nous soutenir dans cette voie (le dialogue politique) », a-t-il indiqué.   Bicamumpaka a expliqué que son intervention auprès de la France « était une action pacifique qui visait le retour à la normale dans le pays par la voix des négociations ».   Il a assuré que le gouvernement intérimaire avait pour objectif de mettre en place des institutions de transition auxquelles le FPR devait être associé « et cela dans un délai de six semaines ».   Le gouvernement intérimaire auquel il apprtenait avait prêté serment le 8 avril 1994.   Bicamumpaka a indiqué qu’il avait demandé à la France d’user de son influence pour convaincre l’Ouganda de cesser de soutenir militairement le FPR et de «faire comprendre à ces gens que la voie de la paix était impérative».   Le procureur accuse le gouvernement intérimaire d’avoir planifié et supervisé l’exécution du génocide des Tutsis.   Bicamumpaka, de son côté, affirme que sa priorité était la reprise des négociations avec le FPR en vue de restaurer la paix.

Il entend citer des responsables français pour étayer sa thèse. Parmi ses témoins potentiels français figurent plusieurs ambassadeurs et responsables diplomatiques. La chambre a demandé l'aide sur ce point du gouvernement francais.

Bicamumpaka est jugé avec les anciens ministres Casimir Bizimungu (santé), Justin Mugenzi (commerce) et Prosper Mugiraneza (fonction publique).Les débats se déroulent devant une chambre présidée par la juge pakistanaise Khalida Rachid Khan.

Elle est assistée des juges, ghanéen Emile Francis Short et kenyan Lee GacuigaMuthoga.

Bicamumpaka est le troisième accusé dans cette affaire à présenter sa défense après Mugenzi et Bizimungu. Il prévoit autour de 25 témoins à décharge.  

AT/PB/GF   © Agence Hirondelle