26.10.07 - TPIR/KAREMERA - LE TPIR REFUSE D’ENTENDRE DES EXPERTS DE L'ACCUSATION

  Arusha, 26 octobre 2007 (FH) – La chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), saisie du procès de trois dirigeants nationaux de l’ex-parti présidentiel rwandais, a refusé d’entendre les dépositions de trois experts ayant pourtant témoigné dans de nombreux autres procès devant la même juridiction, apprend-on de source judiciaire vendredi.  

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Dans cette affaire conduite par le président du tribunal, le juge Dennis Byron, le procureur avait souhaité citer à la barre l’Américaine Alison Des Forges, historienne et militante des droits de l’homme, le sociologue français André Guichoua et la Kényane Binaifer Nowrojee, spécialiste des questions de violence sexuelle. Des Forges et Nowrojee sont des chercheurs à Human rights watch (HRW).   « La chambre conclut qu’ Alison des Forges, André Guichoua et Binaifer Nowrojee ne peuvent pas être admis comme témoins experts », dans ce procès, indiquent les juges dans une décision datée de jeudi. Loin de contester les qualifications et les compétences de ces universitaires, la chambre n’est cependant pas persuadée « de la nécessité d’admettre ces témoignages d’experts à ce stade ».   La même chambre avait déjà écarté un autre expert, le juriste rwandais Charles Ntampaka. Cette décision aura surtout pour effet de réduire les délais accordés à l'accusation pour présenter ses preuves. Celle ci s'y emploie depuis septembre 2005 et doit en avoir fini d'ici la fin de l'année. Si comme elle doit le faire théoriquement, la chambre accordait un délai semblable à la défense, ce procès ne devrait se terminer qu'au printemps 2010.   Le Conseil de sécurité des Nations unies a pourtant demandé au TPIR de terminer ses procès en première instance à la fin de l'année 2008. Jeudi lors d'une conférence de presse le porte-parole du tribunal, Roland Amoussouga, a reconnu que ce procès qui a connu bien des vicissitudes ne sera pas terminé le 31 décembre 2008. Recevant une délégation de diplomates recemment le président Byron a évoqué la fin du premier trimestre 2009 pour la fin des débats dans ce procès. En moyenne, six mois sont ensuite nécéssaires pour la rédaction du jugement.   Cette affaire, dont les débats ont été annulés une première fois, regroupe l’ancien président du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), Mathieu Ngirumpatse, l’ancien vice-président, Edouard Karemera et l’ex- secrétaire général du parti, Joseph Nzirorera. Accusés de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité, ils plaident non coupables.   ER/PB/GF   © Agence Hirondelle