20.11.07 - TPIR/ZIGIRANYIRAZO - LE TPIR REFUSE D’ADMETTRE EN PREUVE UNE LETTRE D’UN ACCUSE DECEDE

 Arusha, 20 novembre 2007 (FH) – Une chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a refusé lundi d’admettre comme pièce à conviction une lettre attribuée à un accusé décédé en Belgique, Juvénal Uwilingimana, ex-directeur de l’Office rwandais du Tourisme et des parcs nationaux (ORTPN).  

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L’admission de cette lettre datée du 5 novembre 2005 avait été demandée par la défense de Protais Zigiranyirazo, beau-frère de l’ex-président Juvénal Habyarimana.   La chambre a également refusé d’entendre l’expert en écritures, Doris Gauthier (Canada) que la défense voulait citer pour authentifier la signature d’Uwilingimana.   Dans cette lettre controversée, Uwilingiyimana accuse nommément des enquêteurs du bureau du procureur au TPIR d’avoir tenté, par menaces et intimidations, d’obtenir de lui de fausses allégations contre Zigiranyirazo et d’autres accusés devant le TPIR, ce que le bureau du procureur a toujours démenti. « Je refuse de mentir », écrit Uwilingimana dans sa lettre, annonçant la rupture de sa coopération avec le bureau du procureur.   Le texte de cette lettre qui circule sur internet et dont le parquet au TPIR conteste l’authenticité avait été rendu publique après la disparition d’Uwilingimana le 21 novembre 2005, de son domicile à Bruxelles.   L'avocat a affirmé qu'il lui a été remis par sa veuve. Son corps avait été retrouvé sans vie et dénudé, dans un canal bruxellois le 17 décembre 2005. Une enquête est en cours, qui n'a pas abouti.   Mis en accusation le 10 juin 2005, Uwilingimana était poursuivi pour génocide et crimes contre l’humanité, les mêmes chefs qui sont portés contre Zigiranyirazo, frère d’Agathe, la veuve de feu le président Juvénal Habyarimana.   Cette dernière fait l’objet d’une instruction judiciaire en France. Ses enfants sont venus au TPIR témoigner pour la défense de leur oncle Zigiranyirazo mais elle a jusqu’ici préféré rester, du moins physiquement, à l’écart de ce tribunal où son nom est souvent associé, surtout par des témoins experts, à la préparation du génocide.   Ceux-ci la décrivent comme l’une des figures centrales de l’akazu (la petite hutte en langue rwandaise), une sorte de noyau dur du régime, qui aurait planifié le génocide. A cause de ces graves allégations, elle s’est vu refuser cette année l’asile politique en France. AS/ER/GF   © Agence Hirondelle