Commencés en 2002, les procès devaient initialement être clôturés en décembre 2007, selon la planification du Service National des Juridictions Gacaca (SNJG).
« Nous sommes plus liés par la qualité que par la course », a déclaré la semaine dernière à Kigali la Secrétaire exécutive du SNJG, Domitille Mukantaganzwa s'adressant à un groupe de journalistes de la région des grands lacs qui suivaient une formation organisée par la Fondation Hirondelle.
La responsable des Gacaca a indiqué que certaines juridictions avaient clôturé les procès mais que d’autres « nécessiteront une prolongation d’un ou plusieurs mois ». Selon Mme Mukantaganzwa, 95% des suspects classés dans la catégorie des exécutants ont été déjà jugés. Les 5% qui restent sont ceux qui ont demandé la révision de leurs jugements ou encore des dossiers qui ont été instruits à la suite de nouvelles informations, a-t-elle précisé.
Environ un demi-million de personnes ont été classés comme exécutants, a expliqué Mme Mukantaganzwa. La Secrétaire Exécutive du SNJG a par ailleurs relevé que les Gacaca avaient déjà jugé 82% des individus qui ont commis des actes de pillage. Ils sont 308.000 au total.
Mme Mukantaganzwa s’est dite satisfaite du bilan des Gacaca mais elle a ajouté que « des défis ne manquent pas ». « Dans plusieurs coins, notamment à l’Ouest où il y a eu très peu de victimes, les gens se taisent », a-t-elle dit. Il a fallu plusieurs séances de sensibilisation pour les persuader à témoigner, selon elle.
« Les Gacaca contribuent à la révélation de la vérité sur ce qui s’est passé, ce qui diminue les soupçons et réduit la globalisation », a estimé Mme Mukantaganzwa. « Elles permettent aux gens de s’exprimer, de confesser, de plaider coupable, de demander pardon », a-t-elle ajouté. « Les gens demandent pardon, les victimes pardonnent, c’est le pilier de la réconciliation », a conclu la Secrétaire exécutive du SNJG.
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