26.11.07 - TPIR/SEROMBA - LA PEINE MAXIMALE REQUISE EN APPEL CONTRE L’ABBE SEROMBA

  Arusha, 26 novembre 2007 (FH) - Le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a de nouveau requis lundi la peine d’emprisonnement à vie contre l’abbé Athanase Seromba, qui avait été condamné en première instance à 15 ans de prison, a constaté l’agence Hirondelle.  

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Vicaire de la paroisse de Nyange, dans le nord-ouest du pays, pendant le génocide de 1994, Seromba a été condamné pour son rôle dans le massacre de près de 1.500 personnes qui s’étaient réfugiées dans son église en avril 1994.   « La peine (de 15 ans de prison) n’est pas proportionnelle au crime », a plaidé Alfred Orono Orono, représentant du procureur. Orono Orono a reproché aux juges de première instance d’avoir accordé trop de poids aux circonstances atténuantes. Lors de son réquisitoire en première instance, le 27 juin dernier, le procureur avait demandé une peine de prison à vie.   Selon le jugement en première instance, Seromba a souscrit à la décision des autorités administratives de détruire son église dont l’effondrement a tué au moins 1.500 tutsis qui y avaient cherché refuge.   L’église a été détruite le 16 avril 1994 à l’aide d’un bulldozer. Toujours selon ce jugement, le prêtre a conseillé au conducteur du bulldozer de commencer la démolition par la partie la plus fragile de l’édifice.   Les juges de première instance l’ont ainsi condamné pour « aide et encouragement » à commettre les crimes de génocide et d’extermination. Orono Orono a demandé à la chambre d’appel de le condamner également pour planification et perpétration du génocide. Les deux parties avaient fait appel du jugement.   Pour sa part, le conseil de la défense, Patrice Monthé, a dénoncé « le caractère fragile et extrêmement ténu de preuves de l’accusation » et accusé les premiers juges d’être « allés trop vite en besogne ».   «Il (Seromba) a fait tout ce qui était en son pouvoir » pour s’opposer au massacre, a expliqué Me Monthé, soulignant que son client « n’avait aucune autorité sur qui que ce soit ». L’avocat camerounais a rappelé que même le général canadien Roméo Dallaire, « à la tête d’une force des Nations Unies », n’avait pu rien faire pour arrêter le génocide.   S’adressant à ses juges après son avocat, l’abbé Seromba a clamé son innocence. « Je compte sur vous ; j’ai confiance en votre sagesse pour que le monde sache que je suis innocent ». « J’ai fait tout ce que je pouvais ; que Dieu vous garde et que sa volonté soit faite », a ajouté le prêtre.   Le jugement sera rendu dans quelques mois, «au moment opportun » a affirmé la chambre.   Sur 29 personnes condamnées depuis le début du tribunal, six attendent actuellement le résultat de leur appel. L'un d'entre eux, Aloys Simba saura mardi le résultat de son appel.   ER/PB/GF   © Agence Hirondelle