Le président brésilien Jair Bolsonaro a minimisé mercredi l'augmentation vertigineuse de cas de Covid-19 avec l'arrivée du variant Omicron qui, selon les experts, pourrait prochainement surcharger à nouveau les hôpitaux.
"Omicron n'a tué personne. La personne qui est morte à Goias avait déjà des problèmes très sérieux, notamment aux poumons", a déclaré le chef de l'Etat dans un entretien au site Gazeta Brasil.
Ce patient de l'Etat de Goias (centre-ouest) a été le premier mort confirmé au Brésil du variant omicron, selon les autorités municipales d'Aparecida de Goiania. Selon des experts, le variant serait déjà devenu majoritaire au Brésil.
"Omicron s'est déjà répandu dans le monde entier, et ceux qui savent de quoi ils parlent disent qu'il est fortement contagieux, mais avec une très faible létalité", a-t-il ajouté.
"Certains disent même que ce serait un virus vaccinal. Certaines personnes savantes et sérieuses, non liées à l'industrie pharmaceutique, disent qu'Omicron est bienvenu et qu'il peut être le signe de la fin de la pandémie", a insisté le président d'extrême droite.
Selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé, publié mardi soir, le Brésil a enregistré 70.765 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, huit fois plus qu'il y a deux semaines (8.430).
La moyenne mobile des sept derniers jours est de 43.660 contaminations quotidiennes, du jamais vu depuis fin juillet.
Dans l'Etat de Rio de Janeiro (sud-est), par exemple, le nombre de cas quotidiens a augmenté de 1.500% en quinze jours. Malgré ça, le président Bolsonaro demeure farouchement opposé à toute mesure de restriction.
"Notre économie ne supporterait pas un nouveau confinement. Le Brésil entrerait en faillite", a-t-il affirmé lors de l'entretien à Gazeta Brasil.
Il a défendu à nouveau la thèse controversée de l'"immunité collective" que confèrerait une contamination de masse.
"L'immunité collective est une réalité. Une personne immunisée avec le virus a beaucoup plus d'anticorps qu'une personne vaccinée. (...) Moi, par exemple, je ne suis pas vacciné et je vais très bien", a-t-il lancé.
Pour Jair Bolsonaro, le Covid-19 est une "maladie politisée": "je suis peut-être le seul chef d'Etat au monde qui a eu le courage de donner son opinion".
Depuis le début de la pandémie, le président brésilien n'a cessé de critiquer les recommandations d'experts pour lutter contre le Covid-19, rejetant notamment le confinement, le port du masque et la vaccination.
Une commission d'enquête du Sénat a recommandé en octobre son inculpation pour neuf crimes, dont "crime contre l'humanité", pour avoir "exposé délibérément les Brésiliens à une contamination de masse", alors que plus de 620.000 personnes sont mortes du coronavirus dans le pays.