Provocation à la haine: Eric Zemmour dénonce un "procès politique"

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Le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Eric Zemmour a dénoncé un "procès politique" après sa condamnation lundi à 10.000 euros d'amende pour provocation à la haine pour des propos sur les mineurs migrants isolés, un jugement dont il va faire appel.

"C'est une justice politique. On me fait un procès politique", a déclaré à plusieurs médias le candidat après l'énoncé du jugement auquel il n'a pas assisté.

Eric Zemmour était jugé pour avoir qualifié les migrants mineurs isolés de "voleurs", "assassins", "violeurs" sur la chaîne CNews en 2020. "C'est une invasion permanente", "c'est un problème de politique d'immigration", avait-il ensuite affirmé dans cette émission dont il était chroniqueur.

"Pour les Français qui sont agressés, qui sont volés, voire qui sont violés, qui sont parfois tués, par ces clandestins qu'on appelle mineurs isolés, la sémantique est quelque chose d'assez subalterne", a affirmé lundi Eric Zemmour.

"Non seulement ainsi je protège mon peuple mais en l'occurrence c'est moi le plus humaniste", a-t-il soutenu lundi devant les caméras de plusieurs chaînes de télévision. "Car pour ces enfants, pour ces jeunes (mineurs isolés, NDLR), la solution la plus humaine est de les rendre à leurs parents. Ils n'ont rien à faire ici".

Eric Zemmour a reconnu avoir "un agenda judiciaire chargé car on veut me diaboliser". "On veut par la justice me faire taire parce que je suis le seul candidat à l'élection présidentielle à poser cette question majeure de l'immigration, de l'identité de la France, et du grand remplacement" supposé de la population européenne par une population immigrée non européenne, a-t-il estimé.

Le candidat doit être jugé en appel jeudi pour contestation de crime contre l'humanité après avoir soutenu en octobre 2019 sur CNews que le maréchal Pétain avait "sauvé" les juifs français. Il est en outre assigné le 27 janvier par des sociétés et des personnalités du cinéma pour contrefaçon, après l'utilisation non autorisées d'images dans son clip d'entrée en campagne.

Dans un communiqué publié auparavant, Eric Zemmour a estimé que le tribunal s'était "empressé de satisfaire (aux) caprices" d'une "dizaine d'associations antiracistes et d'une vingtaine de conseils départementaux, essentiellement de gauche, (qui) se sont constitués partie civile à moins de trois mois du premier tour de l'élection présidentielle".

"C'est la condamnation d'un esprit libre par un système judiciaire envahi par les idéologues", a-t-il jugé.

"Nous voulons la fin de ce système qui resserre chaque jour un peu plus le garrot sur la liberté d'expression et le débat démocratique. Ce système fabrique du délit d'opinion de manière industrielle. Il est urgent de chasser l'idéologie des tribunaux", a ajouté l'ancien chroniqueur de CNews, qui avait dit à l'automne qu'il voulait "enlever le pouvoir (aux) contre-pouvoirs" comme "la justice, les médias, les minorités".