12.12.07 - RWANDA/GACACA - LE GOUVERNEMENT RWANDAIS REFUTE LES CRITIQUES D’IBUKA SUR LE FONCTIONNEME

Kigali, 12 décembre 2007 (FH) – Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a vivement réagi mercredi aux critiques des rescapés sur le fonctionnement des juridictions semi- traditionnelles gacacas, chargées de juger la plupart des responsables présumés du génocide de 1994.

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Aprés un congrès extraordinaire samedi à Kigali, Ibuka, la principale organisation rwandaise de rescapés du génocide de 1994, avait dénoncé « la grave ingérence des responsables du Service national des juridictions gacacas dans la conduite des procès ». Selon Ibuka ces interférences visaient à « couvrir des intellectuels, des nantis ou des responsables poursuivis pour génocide ».

« Le Service national des juridictions gacacas (SNJG) a atteint des résultats importants dont tous les Rwandais devraient se réjouir a affirmé le ministre de la justice à la radio rwandaise. "(…) Ceux qui voient les choses autrement sont des personnes jamais satisfaites (...) toutes les personnes ne peuvent pas voir les choses de la même façon mais nous devons éviter d’exagérer », a poursuivi Karugarama, mettant en garde contre la généralisation.

« Les juridictions gacacas ne sont pas parfaites parce que leurs juges ne sont pas des anges mais des personnes choisies parmi nous », a reconnu le ministre, soulignant cependant que d’une manière générale, ces tribunaux ont effectué « un travail exemplaire » pour le processus d’unité et de réconciliation.

Le responsable rwandais a enfin rejeté les allégations d’ingérence des autorités dans l’activité des tribunaux gacacas. « Cela n’est pas vrai, ce n’est même pas possible », a indiqué le ministre.

Il a souligné qu’au début du mois d’août, les juridictions gacacas avaient rendu leurs jugements dans des procès concernant plus de 700.000 accusés de génocide.

Ces juridictions ne sont pas animées par des juristes mais par des personnes désignées au sein de la communauté sur la base du seul critère de l’intégrité.

Ils peuvent, comme le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en Tanzanie, prononcer jusqu’à la prison à vie.

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