14.12.07 - TPIR/SYNTHESE HEBDOMADAIRE - LE GENERAL BIZIMUNGU A CLOTURE SA PREUVE

Arusha, 14 décembre 2007 (FH)- L’ancien chef d’Etat major de l’armée rwandaise, le général Augustin Bizimungu, a clôturé sa preuve vendredi devant le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR).

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Accusé de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, Bizimungu, 55 ans, témoignait pour sa propre cause depuis deux semaines.

La chambre l’a cependant autorisé à présenter trois témoins supplémentaires, communs avec deux de ses trois coaccusés. L’un d’entre eux est l’historien français Bernard Lugan. Les juges ont par contre refusé qu’il cite un expert militaire, sa requête ayant été soumise hors délai.

Les débats ont été suspendus jusqu’au 16 janvier 2007 en raison des vacances judiciaires de fin d’année.

A la reprise, c’est l’ancien chef d’état major de la gendarmerie, le général Augustin Ndindiliyimana, qui citera des témoins à décharge.

Bizimungu et Ndindiliyimana sont jugés avec le major François-Xavier Nzuwonemeye et le capitaine Innocent Sagahutu, deux responsables du bataillon de reconnaissance, une des unités d’élite de l’ancienne armée rwandaise. Tous plaident non coupable.

Dans sa déposition, le général Bizimungu a affirmé qu’il avait tout fait pour arrêter les massacres, mais que les moyens lui avaient fait défaut.

Il a expliqué qu’il s’était notamment buté au refus des rebelles de souscrire à un cessez-le-feu qui aurait permis de dégager des troupes pour rétablir l’ordre.

Le général Bizimungu a indiqué que même les gendarmes, dont la mission première est d’assurer l’ordre public, étaient engagés dans les combats.

Ce procès dit Militaires II est l’une deux affaires qui étaient au rôle du TPIR au cours de la semaine.

La seconde, Butare (six accusés), s’est déroulée essentiellement à huis clos. Elle a été suspendue mercredi. Les audiences se poursuivront le 21 janvier 2008. C’est le procès le plus vieux de ceux qui sont en cours au TPIR. Il a commencé en juin 2001. En clôturant la session, le juge président, William Sekule (Tanzanie), a demandé aux avocats de la défense d’avoir fini la présentation de leurs preuves en juillet prochain. L’avant dernier accusé est presque au milieu de sa preuve. Il est au 11ème témoin sur une liste qui en compte trente.

Les accusés sont Pauline Nyiramasuhuko, ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine, son fils, Arsène Ntahobali, responsable de milice présumé, les anciens préfets Sylvain Nsabimana et Alphonse Ntezilyayo et les anciens maires Joseph Kanyabashi et Elie Ndayambaje. Ce dernier sera l'ultime accusé à présenter sa défense.

AT/PB/GF

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