Commencée le 8 janvier 2007, l’affaire a été officiellement close vendredi. Il ne reste plus que le délibéré des juges qui sera sanctionné par un verdict d’acquittement ou de culpabilité.
Arrêté en septembre 2002 en République démocratique du Congo, Renzaho, 64 ans, est poursuivi pour génocide et crimes contre l’humanité dont des viols attribués à ses subordonnés. Il plaide non coupable.
A part l’affaire Renzaho, le rôle du TPIR comportait cette semaine quatre autres procès dont celui d’un ancien enquêteur de la défense accusé d’outrage au Tribunal.
Le dit enquêteur, Léonidas Nshogoza, s’est rendu aux autorités du TPIR vendredi dernier. Lundi, il a comparu devant un juge et a plaidé non coupable des charges retenues contre lui. Le tribunal a instruit le greffe de fixer une date pour le début de son procès.
Léonidas Nshogoza travaillait dans l’équipe de défense de l’ex-ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Jean de Dieu Kamuhanda, condamné à l’emprisonnement à vie. Il est accusé d’avoir fait pression sur des témoins à charge afin qu’ils reviennent sur leurs déclarations en leur promettant de l’argent.
Le jour de sa reddition, Léonidas Nshogoza a déclaré à la presse que la vérité éclaterait au cours de son procès.
Les trois procès restants sont Militaires II, Butare et Gouvernement II. Dans toutes ces affaires, c’est la défense qui présente sa preuve.
Dans Militaires II, en cours depuis septembre 2004, c’est l’ancien chef d’état- major de la gendarmerie rwandaise, le général Augustin Ndindiliyimana, un des quatre accusés, qui cite des témoins.
Parmi ceux qui ont comparu cette semaine figure Léon Ngarukiye, un ancien haut cadre dans l’administration publique rwandaise et la diplomatie. Il a présenté Ndindiliyimana comme un homme pacifique, exempt de discrimination ethnique ou régionale. Le procureur allègue que cet officier, considéré comme modéré par plusieurs témoins à décharge, a participé aux massacres de Tutsis en 1994. Il plaide non coupable. Ngarukiye connaît d’autant plus Ndindiliyimana qu’ils sont originaires de la même commune, Nyaruhengeri au sud du Rwanda. « A ce que je sache, il n’avait aucun problème ni avec les Hutus ni avec les Tutsis ni avec les gens du sud ni avec les gens du nord », a dit le témoin.
Dans Butare, du nom de cette région méridionale du Rwanda, c’est l’ancien maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi, le cinquième sur les six accusés dans cette affaire, qui fait comparaître des témoins. Le témoin protégé D-2-40-W a indiqué à la Cour que l’accusé avait aidé des Tutsis à dissimuler leur identité pour avoir la vie sauve pendant le génocide. L’homme a déclaré que Kanyabashi leur délivrait des cartes d’identité portant la mention « hutu ».
Dans « Gouvernement II » où comparaissent depuis novembre 2003 quatre anciens ministres, l’ex chef de la diplomatie rwandaise, Jérôme Bicamumpaka, a provisoirement suspendu la présentation de ses moyens, en attendant l’arrivée éventuelle de nouveaux témoins, des diplomates occidentaux dont la venue est peu probable.
La semaine prochaine, c’est le dernier accusé dans cette affaire, l’ancien ministre de la fonction publique, Prosper Mugiraneza, qui prend sa place.
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