Une Commission "Terre et autres biens" a été mise mise en place par le gouvernement pour les y aider mais elle se heurte à de nombreuses difficultés, dont une loi foncière qui stipule qu'une terre occupée pendant 30 ans revient à son occupant.
Judith Nyandwi a perdu son mari en 1972 et vient de rentrer. «Je veux que l’argent de mon mari placé à la Banque de crédit de Bujumbura me soit restitué à la valeur actuelle, et mon camion Volvo N90 est quelque part à Bujumbura mais il n’est plus en circulation, que la Commission me le remette dans son état de 1972», a-t-elle demandé dimanche sur une radio locale. Elle veut aussi récuperer ses terrains occupés par d’autres personnes.
Quatre autres rapatriés de la même zone Mugara, à Rumonge dans la province de Bururi, se plaignent qu’on leur ait pillé des voitures et des motos durant cette tragédie.
Tous ont saisi la Commission Terre et Autres biens mise en place par le Président Pierre Nkurunziza. Mais cette Commission est loin de satisfaire les réclamations de ces rapatriés. « Nous allons soumettre ces questions au Gouvernement qui apportera des réponses », a déclaré un des délégués de cette Commission en Province Bururi.
Au Burundi, et notamment dans les provinces de Makamba et de Bururi, très touchées par les massacres de 1972, les rapatriés sont nombreux à réclamer soit les terres occupées, soit les biens matériels ou l’argent volés en 1972. Ils avaient fui leur pays vers la Tanzanie et le Zaïre. La semaine dernière, dix familles revenues de RDC ont décidé de retourner en exil, estimant que le Burundi est invivable sans leurs terres.
Les burundais, comme tous les habitants des pays ruraux, sont trés attachés à la terre familiale. Mais les occupants actuels refusent de les leur céder, bénéficiant de la législation. Certaines de ces terres ont en outre été redistribuées par le pouvoir après 1972.
Selon un économiste, M. Zénon Nicayenzi, ancien ministre de la Défense, la justice burundaise est incapable de résoudre ces conflits. « Nous avons besoin d’une justice capable de vider ces problèmes, et ce n’est pas la justice burundaise. La justice transitionnelle s’impose pour éclaircir la situation et réparer les torts causés», a-t-il dit à l'agence Hirondelle.
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