Ce jugement qui concerne Domitile Kiramvu et Serge Nibizi de la R.P.A (Radio Publique Africaine), Mathias Manirakiza de la Radio Isanganiro et Corneille Nibaruta de RSF Bonesha FM, confirme ainsi le jugement du 3 février dernier du Tribunal de Grande Instance de Bujumbura.
Les trois radios avaient accusé le pouvoir en place d'avoir dénoncé un faux coup d'état et dénoncé un simulacre d'attaque en préparation au palais présidentiel et à la résidence du chef du CNDD-FDD (le parti au pouvoir). Ces evènements étaient survenus après l'emprisonnement de l'ancien Président de la République Domitien Ndayizeye et de son Vice Président Alphonse Marie Kadege.
Domitile Kiranvu et Serge Nibizi avaient été emprisonnés le 22 novembre 06, à Mpimba (la prison centrale). Quatre jours plus tard, c'était le tour de Mathias Manirakiza. Ils avaient été libérés le 4 février 2007 après le premier jugement. Corneille Nibaruta qui s'était enfui à Kampala, était revenu après le premier jugement. Le ministère public avait interjeté appel le 30 février 2007.
L'un des avocats de la défense Me Francois Nyamoya a affirmé aprés la décision d'appel que les juges "avaient dit le droit » et que cela ne l'étonnait pas. « J'ai été toujours étonné de l'entêtement du ministère public alors que la Cour Suprême a mis le Coup d'Etat à néant » a poursuivi Me Nyamoya. Selon lui la pression du pouvoir fait perdre la logique aux magistrats debout. « ce comportement irrationnel montre le côté mécanique des magistrats debout qui perdent la logique quand ils sont sous-pression du pouvoir ».
L'une des accusés, Domitile Kiramvu, s'est dite soulagée, « je ne dirai pas que je suis contente, mais c'est un soulagement du cœur », a-t-elle déclaré. Cette journaliste, trés connue au Burundi a encouragé les juges à ne pas tomber dans le piège du pouvoir. "Coup de chapeau aux juges qui nous ont acquitté malgré la pression », a-t-elle ajouté en appellant les magistrats du ministère public à instruire à charge et à décharge. "Ces magistrats, a-t-elle regretté, ont continué à jouer sur nos nerfs alors qu'ils savaient pertinemment que le Coup d'Etat était un montage. Qu'ils cessent d'être les outils du pouvoir ».
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