Désigné par le nom de code Y1, le témoin, un ancien officier de l'armée rwandaise, a affirmé que la défaite des forces gouvernementales était prévisible après la reprise des hostilités le 7 avril 1994.
Cette date avait été précédée par plusieurs mois d'accalmie après la signature, en août 1993, à Arusha, en Tanzanie, des accords de paix entre le gouvernement et la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR), actuellement au pouvoir.
«Nos armes avaient vieilli et n'avaient pas été remplacées ; on avait demandé l'achat d'armes et de munitions mais le ministre des Finances de l'époque avait refusé d'exécuter les commandes, en alléguant que la paix était en cours de rétablissement », a déclaré l'ancien officier actuellement en exil. « Au niveau de l'armée rwandaise ; on n'avait plus fait d'exercices pour le combat », a poursuivi Y1, deuxième témoin de Nzuwonemeye qui a entamé sa défense lundi après-midi.
L'officier supérieur en exil a expliqué que le FPR avait fourbi ses armes pour une longue guerre alors que les forces gouvernementales étaient occupées à préparer la mise en application du volet militaire des accords de paix.
Ces textes prévoyaient notamment la formation d'une nouvelle armée nationale composée d'hommes issus des deux parties belligérantes ainsi que la démobilisation d'un nombre important de soldats de l'armée rwandaise et de combattants du FPR.
Après la reprise des hostilités, a raconté l'officier, « la situation a été catastrophique pour les Forces armées rwandaises ; nous ne subissions que des revers ; les Forces armées rwandaises avaient des difficultés à contenir le FPR ». Y1 poursuivra sa déposition jeudi.
Le major Nzuwonemeye comparaît avec trois autres officiers dont le général -major Augustin Bizimungu, chef d'Etat-major de l'armée rwandaise pour la période d'avril à juillet 1994.
Poursuivis pour cimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, tous les quatre plaident non coupables.
Leur procès a débuté en septembre 2004
ER/GF.
© Agence Hirondelle