04.07.08 - TPIR/DETENUS - LES DETENUS DES NATIONS UNIES AUTORISES A RECEVOIR DES VISITES CONJUGALES

Arusha, 4 juillet 2008 (FH) - Les détenus du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), condamnés ou pas, sont autorisés depuis le mois de mai à recevoir des visites conjugales, a-t-on appris de source officielle vendredi.

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Ce droit, souvent réclamé par les détenus du TPIR, notamment par Hassan Ngeze qui avait vainement demandé en 2005 à se marier en prison et à y consommer son mariage, était déjà reconnu à ceux du tribunal pour l'ex-Yougoslavie.

Le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga dans ses explications à l'agence Hirondelle a rappelé que les détenus non encore jugés sont présumés innocents et que les condamnés sont seulement privés de la liberté de mouvement.

Chaque détenu dispose d'un maximum de 3 heures pour rencontrer son conjoint ou sa conjointe, en veillant à ne pas déranger ou distraire le voisinage. Avant la rencontre, le pensionnaire et son conjoint doivent subir un examen médical pour garantir qu'aucun n'est atteint d'une maladie sexuellement transmissible.

Ils sont également fouillés avant et après la rencontre pour s'assurer que le visiteur n'introduise rien au centre de détention ou n'y dérobe quoi que ce soit.

Par ailleurs, aucun détenu ne peut bénéficier de plus d'une visite conjugale au cours d'une période de deux mois consécutifs, sauf si le conjoint réside dans un pays lointain, hors de la Tanzanie et des pays voisins.

Le centre de détention des Nations Unies d'Arusha, installé dans l'enceinte de la prison de la ville à l'ouest de la ville abrite 56 détenus dont 18 ont été condamnés définitivement.

Le débat sur les visites conjugales pour les détenus, en particulier ceux qui ont été condamnés, est d'actualité. Certains pays estiment qu'un condamné n'a pas droit à des rapports sexuels alors que les activistes des droits de l'homme soutiennent le contraire.

Des pays conservateurs comme l'Arabie Saoudite garantissent ce droit depuis des années alors que l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande n'autorisent pas de visite conjugale. Ces pays autorisent cependant des visites à domicile pour ne pas couper le pont avec le monde extérieur.

Au Brésil, les prisonniers de sexe masculin, même homosexuels, ont droit à des visites conjugales alors que les visites du genre pour les femmes détenues font l'objet de restrictions.

A Mexico, les détenus homosexuels peuvent recevoir des visites conjugales depuis l'année dernière.

En France et au Canada, les visites conjugales peuvent se dérouler dans des appartements dont le décor rappelle l'environnement familial.

SC/ER/PB/GF

© Agence Hirondelle