En juillet 2006, plus d'une trentaine de personnes, soupconnées de faire partie d'un mouvement rebelle avaient été tuées dans un camp mlitaire, à Muyinga, et leurs corps jetés dans la rivière Ruvubu. En juin dernier, 24 militaires et anciens militaires avaient été cités afin d'être jugés pour ces meurtres. Seuls 14 accusés, dont six détenus, s'étaient présentées devant la Cour.
Celle-ci s'était déclarée incompétente le second jour du procès car deux des accusés n'étaient plus militaires. Cet argument a été cassé par la Cour Suprême. "Rien ne peut empêcher la Cour Militaire de juger ce dossier (...) les deux prévenus dont il est question étaient des militaires au moment des faits", a affirmé la Cour Suprême dans ses motivations selon Pierre Claver Mbonimpa, président de l'association pour la Protection des Droits de l'Homme et des Prisonniers.
Pour cette association, la justice burundaise a jusqu'à présent fait preuve d'une volonté délibérée afin que ce dossier n'aboutisse pas. "Si les Tribunaux Burundais ne veulent pas juger ce dossier, nous allons nous organiser avec d'autres associations en vu de saisir les juridictions internationales", a affirmé Mbonimpa.
Les juridictions civiles au Burundi ont déjà jugé plusieurs dossiers similaires sur lesquels la décision de la Cour Suprême pourrrait avoir des repercussions. "Nous demandons donc l'annulation de tous les jugements prononcés à l'égard des personnes qui ont quitté l'armée pour les retransmettre aux juridictions miliatires parce qu'ils ont été traîtés par des juridictions incompétentes", a affirmé le président de l'Aprodh.
L'accusé principal de ce massacre, le Colonel Vital Bangirananama, soupconné d'avoir ordonné ce massacre a quitté le pays au début de l'année 2008 aprés avoir déclaré dans une interview qu'il avait recu l'ordre de hautes autorités du pays de proceder à ces exécutions.
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