Selon les estimations du Frère Stan qui vivait à Butare, dans le sud du Rwanda, environ 300.000 déplacés internes étaient entassés aux portes de la capitale.
Le religieux a par ailleurs accusé des combattants du FPR d'avoir commis des pillages et des destructions de maisons en 1994.
Il a également indiqué que des membres de la branche armée du FPR lui avaient confisqué son passeport qu'il n'a plus reçu et qu'ils l'avaent obligé à les approvisionner en eau, avec son véhicule, deux semaines durant.
Le religieux belge a enfin affirmé que les Hutus réfugiés en Tanzanie ou ailleurs avaient peur de rentrer au Rwanda par crainte d'être jetés en prison. « Ces Hutus qui sont restés (au Rwanda), ont été condamnés à des peines allant de 25 à 30 ans d'emprisonnement par (les juridictions semi - traditionnelles) gacacas, qu'il soient coupables ou non », a ajouté le Frère Stan, estimant qu'il n'y a pas de vraie justice dans ce pays.
Le religieux, qui était arrivé au Rwanda en 1980, s'était lui-même réfugié dans l'ex-Zaïre, actuelle République démocratique du Congo (RDC) après la victoire militaire du FPR en juillet 1994.
Depuis la semaine dernière, il témoigne pour la défense d'Elie Ndayambaje, l'ancien maire de Muganza, dans la préfecture de Butare.
Lundi, il était contre interrogé par Me Nicole Bergevin, l'avocate de l'ex-ministre de la Famille, Pauline Nyiramasuhuko, également poursuivie dans cette affaire à six accusés. Frère Stan doit encore être confronté aux questions du procureur.
Tous les six accusés plaident non coupables des crimes de génocide et des crimes contre l'humanité portés contre eux.
Ce procès, le plus ancien et le plus lent du tribunal, a débuté en juin 2001.
La chambre est présidée par le juge tanzanien, William Hussein Sekule, assisté de la Malgache Arlette Ramaroson et de l'Ougandaise Solomy Bossa.
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