« Certains des réfugiés (hutus burundais) du camp Saga (dans la commune Muganza, en préfecture de Butare) ont pris part aux massacres...J'en ai informé (à l'époque) les autorités », a témoigné Frère Stan qui travaillait dans des camps de réfugiés au Rwanda depuis 1980.
Après la victoire militaire du Front patriotique rwandais (FPR, actuellement au pouvoir) en juillet 1994, Frère Stan s'est réfugié dans l'ex-Zaïre avant de rentrer dans son pays.
Le religieux belge témoigne depuis la semaine dernière pour la défense de l'ex-maire de Muganza, Elie Ndayambaje, jugé avec cinq autres accusés.
Vers la fin de la déposition, la Tanzanienne Holo Makwaïa qui conduit l'équipe du procureur dans cette affaire, lui a présenté un rapport dans lequel il a été interrogé en novembre 1995, à propos du génocide, par le juge d'instruction belge, Damien Vandermeersch. Le témoin a contesté trois points de sa déclaration au juge d'instruction belge, alors que le document portait sa signature.
Il a expliqué qu'il avait été mal cité par le juge Vandermeersch.
Selon une pratique courante, lors des contre - interrogatoires devant le TPIR, la magistrate tanzanienne voulait, à travers cet exercice, prouver aux juges que le religieux n'est pas un témoin crédible.
A la fin de ce témoignage, le procès a été ajourné au 30 octobre prochain, avec le début de l'audition de Ndayambaje qui déposera pour sa propre défense, à l'instar de nombreux accusés devant le TPIR.
L'ex-maire comparaît avec cinq autres accusés, dans l'affaire dite « Butare ». Tous les six, parmi lesquels l'ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, plaident non coupables des crimes de génocide et des crimes contre l'humanité portés contre eux.
Leur procès, le plus ancien et le plus lent du tribunal, a débuté en juin 2001.
La chambre est présidée par le juge tanzanien, William Hussein Sekule, assisté de la Malgache Arlette Ramaroson et de l'Ougandaise Solomy Balongi Bossa.
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