29.09.08 - TPIR/BUTARE - LE PLUS VIEUX PROCES DU TPIR TIRE LENTEMENT A SA FIN

Arusha, 29 septembre 2008 (FH) - Le plus vieux procès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), une affaire regroupant six accusés parmi lesquels Pauline Nyiramasuhuko, ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine, tire lentement à sa fin.

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Ouvert sur le fond depuis juin 2001, ce procès est incontestablement l'un des plus coûteux et des plus lents de l'histoire de la justice pénale internationale.

Selon le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga, « la chambre » présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, « a réitéré que l'affaire doit être close le 14 novembre » prochain.

A la dernière audience, jeudi dernier, les juges ont entendu le 23e témoin de la défense d'Elie Ndayambaje, ancien maire de Muganza, dans la préfecture de Butare (sud).

A la reprise des débats le 20 octobre prochain, l'ex-responsable administratif entamera son témoignage pour sa défense. Selon les prévisions de ses avocats, Ndayamabaje, restera une ou deux semaines dans le box des témoins, rien que pour l'interrogatoire principal. Après cette déposition qui n'est pas très attendue, dans un tribunal qui a vu se défendre des hommes d'église, des généraux et d'anciens ministres, deux autres témoignages seront entendus.

Les juges et les parties s'accorderont ensuite une pause pour se retrouver à une date qui reste encore à fixer pour les réquisitions du procureur et les plaidoiries de la défense, une ultime passe d'armes qui ne devrait pas avoir lieu avant l'année prochaine.

La décision sera ensuite mise en délibéré, sans doute pour de longs mois, que la seule femme détenue par le TPIR meublera en entretenant les roses qu'elle cultive devant sa cellule.

Pauline Nyiramasuhuko, qui réfute les crimes de génocide portés contre elle, comparaît dans le procès, avec cinq hommes, dont son fils Arsène Shalom Ntahobali, le plus jeune des pensionnaires du TPIR. Selon des témoignages entendus par la chambre, Ntahobali, 38 ans aurait, pendant le génocide, violé des filles tutsies sur ordre de sa mère. Pour les deux accusés, ces allégations relèvent d'une campagne de dénigrement.

Ce n'est pas la première fois au TPIR qu'une personne est jugée avec son géniteur. Le 19 février 2003, le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, premier ecclésiastique jugé par ce tribunal des Nations Unies, était condamné à 10 ans d'emprisonnement au terme d'un procès conjoint avec son fils, Gérard, un médecin qui se voyait infliger 25 ans de réclusion.

Les peines furent confirmées par la chambre d'appel en décembre 2004. La pasteur, premier condamné à terminer sa peine, sortit de prison le 06 décembre 2006, à l'âge de 82 ans, pour être emporté quelques semaines plus tard par une maladie qui avait commencé à le terrasser durant les derniers mois de sa détention.

ER/GF

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